chambre, s’arrêtait à considérer quelques
estampes, me faisait des questions qu’il
oubliait avant que je songeasse à lui répondre.
À peine osait-il lever la vue sur moi
de temps en temps. Je rencontrai ses yeux
par hasard ; les termes me manquent pour
exprimer l’embarras où cette surprise le
mit. Il n’eut pas même la force de cesser de
me regarder, semblable à ces hommes craintifs
qui se laisseraient plutôt tuer que
d’avoir le courage de fuir.
Je le fixai dans sa situation. Ses yeux immobiles puisaient dans les miens un charme qui les retenait encore davantage. Je n’avais jamais vu de regards comme ceux-là ; son âme tout entière ne paraissait occupée qu’à peindre l’ardeur de la passion dont elle était dévorée. La mienne en fut émue ; une expression si naïve de l’effet de l’amour me toucha davantage que n’auraient fait les transports les plus vifs.
— Monsieur, lui dis-je, venez vous asseoir près de moi.
Il ne me répondit qu’en se précipitant