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LA BELLE ALSACIENNE


pas m’attendre qu’il fût très scandalisé de l’infidélité de la caution.

Mes craintes diminuèrent cependant, en recevant de ses nouvelles, accompagnées d’une douzaine de bouteilles de vin de Champagne qu’il m’envoyait, disait-il, afin de m’égayer un peu pendant son absence. Je me crus hors de danger de ce côté-là. D’ailleurs, la réponse de l’oracle m’avait tranquillisée ; ce qu’il m’avait dit de consolant et ses conseils, que j’exécutais à la lettre, me faisaient attendre avec moins d’impatience une amélioration qui ne dépendait que du temps.

Je voulus signaler le retour de ma bonne humeur par quelque fête d’éclat ; je fis préparer un grand souper auquel j’invitai la plupart des personnes de ma connaissance. Le commencement du repas fut extrêmement amusant ; j’étais moi-même d’une gaieté charmante, quoique les circonstances où j’étais m’obligeassent à un certain régime.

L’abstinence même que j’observais semblait me donner de nouvelles grâces ; je