Voir couler ce beau jour ; allons dedans les prees
De mille belles fleurs doucement diapres,
Ou bien sur ce nuage ombragé d’arbrisseaux,
Là le bruit enroué des gazouillardes eaux,
Là le souffle mulet du printanier zephire,
Qui amoureux des fleurs mignardement souspire,
Fait gonfler la douceur d’un pudique plaisir.
Tousjours mon ame suit le train de ton desir,
Ton vouloir est ma loy : allons donc soubs l’ombrage
De ce bord esmaillé, las ! où ce beau visage,
Où Silvandre r avit ma douce liberté,
Astre qui seul reluit en ma captivité,
Mais, helas ! si rebelle à ma fidelle enuit,
Qu’il seroit mieux pour moy de n’avoir point de vie,
Que de languir esclave au joug de sa rigueur.
Tu ne sçais doncques pas que son œil, ton vainqueur,
Luit ailleurs esclipsé d’une absance lointaine ?
Hé ! depuis quand, ô Dieux !
D’un Satire cruel l’eslongna l’autre jour.