ACTE III
Scène 1
Inutiles pensers dont l’agreable erreur
Repaist d’un foible espoir les desirs de mon cœur,
Sorciers des fiers soucis dont les pointes meurtrieres
Font couler de mes yeux deux pleureuses rivieres,
Las ! que vous m’estes chers, et combien m’estes vous
Aux nuicts de mon Soleil agreablement doux !
Vous faictes que mon ame un air plus doux respire,
Par vos charmes trompeurs decevant mon martire :
Par vous je vois reluire à mes jours obscurcis,
L’Astre dont la clarté dissipe mes soucis ;
Par vous cest œil vainqueur d’un doux trait de sa veue
Rebouche les efforts du regret qui me tue ;
Bref, par vous, doux pensers, mon seul et cher recours,
La Parque va filant la trame de mes jours.
Je scay bien que deceuz en voz vaines idoles,
Mes jours infortunee avecque mes paroles