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mond, son frère, le 15 janvier 1753. L’accusé faisait incontestablement partie de la troupe qui avait enlevé Jeanne Key ; mais comme nul témoignage ne se rapportait à lui personnellement et directement, le jury le déclara non coupable, et l’on ne sait rien de plus sur sa vie.

Quant au sort de James Mac-Gregor, qui, par ses talents et par son activité, sinon par son âge, peut être regardé comme le chef de la famille, il est resté longtemps peu connu, puisque l’on voit dans la relation des causes criminelles, et encore ailleurs, que sa sentence de mise hors la loi fut révoquée, et qu’il revint mourir en Écosse. Mais des lettres curieuses, publiées dans le Blashwood’s Magazine, numéro de décembre 1817, montrent que c’est une erreur. La première de ces pièces est une pétition à Charles-Édouard. Elle est datée du 20 septembre 1753, et fait valoir ses services pour la cause des Stuarts, imputant son exil aux persécutions du gouvernement hanovrien, sans parler le moins du monde de l’affaire de Jeanne Key, ni de la cour de justice. Il paraît qu’elle fut présentée par Mac-Gregor Drummond de Bohaldie, que James, à ce que nous avons vu, reconnaissait pour chef.

Il ne semble pas que cette pétition ait produit tout l’effet qu’il en attendait ; peut-être James obtint-il quelques secours momentanés. Mais bientôt après, cet audacieux aventurier s’engagea dans une sombre intrigue contre un exilé de son pays, qui se trouvait presque dans la même situation que lui. Il convient de citer ici en peu de mots un événement remarquable arrivé dans les hautes terres. M. Campbell de Glenure, nommé régisseur pour le gouvernement des domaines confisqués de Stewart d’Ardshiel, fut assassiné au milieu du bois de Lettermore : il sortait du bac de Ballichulish. Un gentilhomme nommé James Stewart, frère naturel du propriétaire dépouillé, fui condamné et exécuté comme complice de cet assassinat, sans aucunes preuves certaines. La plus forte était que l’accusé, après le meurtre commis, avait donné de l’argent à un de ses neveux, nommé Allan Breck Stewart, pour qu’il put s’échapper. Mécontents de cette réparation, qui fut obtenue d’une manière peu honorable pour les tribunaux de cette époque, les amis du défunt désiraient ardemment s’emparer de la personne d’Allan Breck Stewart, que l’on regardait comme le véritable meurtrier. James Mohr Drummond fut secrètement chargé d’attirer Stewart sur la côte de la mer, puis de l’amener en Angleterre à une mort certaine. Drunmond avait des liaisons de parenté