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aurai certainement beaucoup d’obligations. » — « Eh bien ! si votre orgueil anglais ne vous permet pas d’en accepter le don ou le prêt, je ne refuserai pas votre argent à la veille d’une campagne : son prix est de vingt guinées (rappelez-vous, lecteur, qu’il y a soixante ans). Et quand vous proposez-vous de partir ? »

« Le plus tôt sera le mieux, » dit Waverley. — « C’est vrai, puisqu’il faut que vous partiez, ou plutôt puisque vous voulez partir. Je prendrai le petit cheval de Flora, et je vous accompagnerai jusqu’à Bally-Brough. Callum Beg, faites préparer les chevaux, et portez le bagage de M. Waverley jusqu’à… (il nomma une petite ville), où il pourra trouver un cheval et un guide pour le conduire à Édimbourg. Vous prendrez l’habit des basses terres, Callum, et vous aurez soin de tenir votre langue, si vous ne voulez pas que je vous la coupe moi-même. M. Waverley montera Dermid. » Puis se tournant vers Édouard : « Vous allez faire vos adieux à ma sœur ? » — « Sans doute ; c’est-à-dire si miss Mac-Ivor veut m’accorder cet honneur. » — « Cathleen, allez prévenir ma sœur que M. Waverley désire lui faire ses adieux avant de partir. Mais il faut s’occuper de la situation de Rose Bradwardine ; je voudrais qu’elle fût ici ; eh ! pourquoi n’y viendrait-elle pas ? Il n’y a que quatre habits rouges à Tully-Veolan, et leurs mousquets nous seraient ici fort utiles. »

Édouard ne fit aucune réponse à ces réflexions sans suite ; elles frappaient son oreille, mais son âme tout entière était concentrée dans l’attente de voir paraître à tous moments Flora Mac Ivor. La porte s’ouvrit, mais ce n’était que Cathleen qui venait annoncer que sa maîtresse priait le capitaine Waverley de l’excuser, et d’agréer les vœux qu’elle formait pour sa santé et son bonheur.


CHAPITRE XXIX.

ACCUEIL QUE WAVERLEY REÇOIT DANS LE PLAT PAYS APRÈS SON VOYAGE DANS LES MONTAGNES.


Il était midi quand les deux amis arrivèrent en haut du défilé de Bally-Brough. « Je ne puis aller plus loin, dit Fergus Mac-Ivor, qui, pendant la journée, s’était efforcé en vain de dissiper l’abattement de son ami ; si ma fantasque sœur a la moindre part à votre tristesse, je dois vous assurer qu’elle a la plus haute opi-