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rington et de Francis Tyrrel, et, par une question adroite et jetée à l’improviste, il obtint de son compagnon l’aveu du duel qui avait eu lieu entre les deux jeunes gens. Satisfait de la réussite de sa ruse, Touchwood quitta le capitaine, après lui avoir déclaré qu’il venait d’apprendre ce qu’il désirait savoir, et le laissant irrité et confus de son indiscrétion involontaire.


CHAPITRE XXXI.

DISCUSSION.


Que je converse avec ces hommes à l’esprit pénétrant, avec ces gens irrespectueux !… Non, loin de moi ceux qui me regardent d’un œil soupçonneux.
Shakspeare. Richard III.


Jekill, de retour auprès du comte, lui avoua franchement sa rencontre avec Touchwood, et comment celui-ci lui avait adroitement arraché l’aveu du duel de Sa Seigneurie avec Tyrrel. Le comte n’épargna pas les reproches ; mais Jekill, après avoir écouté patiemment tout ce que la mauvaise humeur suggérait à son ami, lui reprocha de son côté de manquer de confiance. Il lui fit connaître sa conversation avec Tyrrel ; comment Tyrrel refusait les propositions qui lui avaient été faites au nom du comte, et se fondait pour cela sur l’existence des pièces dont il avait remis la note à Jekill, pièces qui, au dire de Tyrrel, étaient depuis long-temps connues du comte d’Étherington.

Loin de se confesser coupable de ce défaut de confiance, Étherington protesta qu’il ignorait absolument l’existence de ces pièces. Il ajouta que d’ailleurs, puisque Francis Tyrrel devait s’en faire envoyer les originaux, il serait temps alors d’en vérifier l’authenticité.

Jekill s’étant retiré, le comte fit venir Solmes, son valet de chambre, homme qui depuis long-temps était l’agent dévoué de tous les projets de son maître. Il lui fit entendre qu’un paquet devait arriver sous peu à l’adresse de M. Tyrrel ; que lui, comte d’Étherington, désirait que ce paquet, au lieu de parvenir à son adresse lui fût remis à lui-même. Solmes promit de prendre les mesures nécessaires.

Il est utile de dire qu’un débat existait depuis long-temps entre mistress Dods et la propriétaire d’un cabinet de lecture, buraliste de la poste. La première ne voulait pas envoyer chercher ses let-