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CHAPITRE XVII.


halbert et la dame blanche.


Je chercherai un autre aide. On dit que des esprits invisibles voltigent aux environs, aussi nombreux que les atomes qui dansent aux rayons du soleil. Si ce cortège ou l’anneau d’un nécromancien peut les soumettre, ils tiendront conseil avec moi.
James Duff.


Nous devons rappeler l’attention du lecteur sur Halbert Glendinning, qui était sorti de la tour de Glendearg aussitôt après son différend avec sir Piercy Shafton. Comme il traversait le glen à bas précipités, le vieux Martin, qui l’accompagnait, le pria de ne pas marcher avec tant de hâte.

« Halbert, dit le vieillard, vous mourrez avant d’avoir les cheveux blancs, si vous vous emportez de la sorte à la plus petite apparence de provocation.

— Et pourquoi voudrais-je vivre, bonhomme, répondit Halbert, si chaque fat doit impunément me jeter son mépris à la face ? Toi-même, vieillard, quelle nécessité sens-tu de te mouvoir, de dormir, de t’éveiller, de manger ton misérable repas, et de te reposer ensuite sur ta triste couche ? Pourquoi es-tu si content de voir au matin le travail te rappeler, et le soir de te coucher encore accablé de fatigue ? Ne serait-il pas mieux de dormir et de ne se réveiller jamais que de supporter cette stupide variation du travail à l’insensibilité et de l’insensibilité au travail[1] ?

— Que Dieu m’accorde son aide ! répondit Martin : il peut y avoir du vrai dans ce que vous dites ; mais n’allez pas si vite, car mes vieux membres ne peuvent lutter de vitesse avec vos jeunes jambes ; n’allez donc pas si vite, et je vous apprendrai pourquoi la vieillesse, quoique peu aimable, doit être encore supportable.

  1. Dans le Voyage de Néarque, il est dit, à l’occasion des Hindous, que ces peuples ont ce proverbe : « Il vaut mieux être assis que debout, être couché qu’assis, et être mort que couché. » C’est ici la paresse personnifiée, et les Hindous sont en effet très-indolents. a. m.