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NOTES RELATIVES AU TRAITÉ DE LA RÉFORME DE L’ENTENDEMENT

§ 1. Le mot honneur (honor) est pris évidemment dans ce paragraphe au sens d’estime d’autrui, comme dans ce vers de Boileau :

N’allons point à l’honneur par de honteuses brigues

(Cf. Court Traité, II, chap. xii, § 1).

§ 2. La fin du paragraphe rappelle le mot connu d’Aristippe : ἐχω οὐκ ἔχομαι ; j’ai Laïs, mais Laïs ne m’a pas.

§ 3. a) L’idée que notre félicité dépend de la nature de l’objet que nous aimons a été exprimée dans le Court Traité (II, chap. xiv, § 4.)

b) Sur l’insuffisance de la connaissance abstraite d’une vérité morale pour réformer la conduite cf. Ethique, III, Prop. 2, Scolie et IV, Prop. 14.

§ 5. a) Pour l’intelligence de ce paragraphe le rapprocher du Court Traité (II, chap. iv, § 5 à 8 ; et I, chap. x). Voir aussi les notes explicatives concernant ces paragraphes, notes dans lesquelles sont indiqués les principaux textes de l’Ethique relatifs au bien et au mal.

b) La fin du paragraphe 5 montre clairement en quoi la fin visée par Spinoza diffère de celle des Stoïciens de laquelle on l’a rapprochée (voir en particulier un article de Dilthey dans Archiv für Geschichte der Philosophie (t. VII) ; il compare le début du Traité de la Réforme de l’Entendement à un passage de Marc-Aurèle et fait observer que pour les Stoïciens le souverain bien consistait dans la connaissance de notre union avec la nature entière et dans notre conformité à la loi de l’univers conçu comme un grand Etre). Sans vouloir méconnaître la parenté des deux doctrines, il est permis de faire observer que la science, telle que la conçoit Spinoza n’a rien d’une contemplation, elle est moderne, active, cartésienne (baconienne même en ce sens de tendance) ; elle transforme les choses, le corps, l’âme en les comprenant, les ajuste « au niveau de la raison » ; le sage ne