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Sans doute les troubles dénoncés sont regrettables. Mais les faits n’ont-ils pas été exagérés ? Et la fermentation n’est-elle pas entretenue par les partisans de l’aristocratie ? « Qu’on ne vienne donc pas calomnier le peuple ! J’appelle le témoignage de la France entière : je laisse ses ennemis exagérer les voies de fait, s’écrier que la Révolution a été signalée par des barbaries : moi j’atteste tous les bons citoyens, tous les amis de la raison, que jamais Révolution n’a coûté si peu de sang et de cruautés. Vous avez vu un peuple immense, maître de sa destinée, rentrer dans l’ordre au milieu de tous les pouvoirs abattus, de ces pouvoirs qui l’ont opprimé pendant tant de siècles ; sa douceur, sa modération inaltérables ont seules déconcerté les manœuvres de ses ennemis, et on l’accuse devant ses représentants ! »

Séance du 19 février. — Robespierre attaque la parcimonie du comité ecclésiastique dans le règlement des pensions faites aux moines dépossédés de leurs biens.

Séance du 23 février. — Il s’oppose à l’emploi de la force armée pour le recouvrement des impôts.

Séance du 13 mars. — Il réclame la mise en liberté immédiate des prisonniers retenus par des lettres de cachet : « Si quelque chose peut nous affecter, c’est le regret de siéger depuis six mois sans avoir encore prononcé la liberté de ces malheureuses victimes du pouvoir arbitraire[1]. »

Séance du 26 mars. — Il parle contre la contribution patriotique.

Séance du 29 mars[2]. — Il s’oppose à l’envoi de commis-

  1. Revenant dans la séance du 16 mars sur la position des prisonniers détenus par lettres de cachet, Robespierre emploie pour les désigner une expression pittoresque : « ceux qui ont été escamotés par le despotisme. »
  2. Robespierre jouissait dès cette époque d’une certaine popularité. La société des Amis de la constitution, autrement dit le club des Jacobins, venait de le nommer à l’unanimité, son président. Il écrivait à