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les rois eux-mêmes, ne sont que les mandataires et les délégués du peuple. »

Séance du 21 octobre. — Il s’oppose à la loi martiale, et il demande la création d’un tribunal national, dont les membres seront pris dans le sein même de l’Assemblée, pour juger les crimes commis envers la nation.

Séance du 22 octobre. — Il s’oppose au décret du marc d’argent qui fait dépendre la qualité de citoyen actif, c’est-à-dire d’électeur et d’éligible, du payement d’une contribution directe de la valeur de trois journées de travail, — et il réclame le suffrage universel : « Tous les citoyens, quels qu’ils soient, ont droit de prétendre à tous les degrés de représentation… La constitution établit que la souveraineté réside dans le peuple, dans tous les individus du peuple, chaque individu a donc droit de concourir à la loi par laquelle il est obligé, et à l’administration de la chose publique qui est la sienne. Sinon il n’est pas vrai que les hommes sont égaux en droits, que tout homme est citoyen. »

Séance du 18 novembre. — Il demande que le nombre des membres de l’Assemblée administrative de chaque département soit porté à quatre-vingts au lieu de trente-six, chiffre proposé par le comité de constitution. « Un peuple qui veut se régénérer, » disait-il, « et qui veut fonder sa liberté sur les ruines de toutes les aristocraties, doit avoir des assemblées nombreuses pour que ses représentants soient plus impartiaux. »

En vertu du même principe, il voulait que l’on portât à mille le nombre des députés aux Assemblées nationales.

Séance du 19 novembre. — Les états du Cambrésis avaient pris un arrêté séditieux par lequel ils révoquaient les députés de la province. Quelques députés voulaient qu’on déférât les auteurs de cet acte à la justice. Robespierre est d’avis que les états se sont montrés plus ignorants que coupables : « Ils n’ont pu se dépouiller encore des préjugés gothiques dans lesquels ils ont vécu ; les sentiments de