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PARACELSE

ment par elles-mêmes (quæ per se fiunt, [1] ) sont les pierres des fleuves, qui proviennent de la nourriture de l’eau ; les pierres des montagnes qui proviennent de la nourriture de la terre[2]. Car toutes ces choses ont besoin de manger. Au commencement se trouve seulement une viscosité (viscus, )[3], de telle nature, cependant, que, dès qu’elle est rejetée hors (extra, ) de son corps, elle coagule. Les quatre éléments la chassent violemment (exturbant, ) ; mais non les choses croissantes (vegetabilia, res crescentes, ). Car les choses croissantes se soutiennent en elle-mêmes[4]. Sachez donc que ce qui se durcit (arescit, ) a un excrément en soi ; ce qui se sépare (secedit, ) est une nourriture sans son corps. Celui qui prépare[5] le bois fait de celui-ci le Duelech[6]. Celui qui prépare l’herbe forme, de celle-ci, l’Albâtre

  1. L’édition de 1566 dit : in ihnen.
  2. L’édition de 1566 dit : die Bachstein die werden auss der speiss der wasser ; die Bergstein auss der speiss der Erden. Huser a omis dans son édition une ligne du texte primitif et a dit : die Bachstein der Erden, ce qui n’a plus aucun sens. Palthenius, qui n’a pu saisir le sens, a traduit Bachstein par : lateres, briques : ce sont les briques de la terre !
  3. Forberger dit : in principio quidem tantùm argilla sunt.
  4. Erhalten sich. Forberger dit : in seipsis retinent stercora.
  5. Berendt. Forberger traduit : urit.
  6. En marge des éditions latines on lit : Duelech est une pierre spongieuse. Suivant Toxites, Dorn et Roch Le Baillif, c’est une sorte de tartre qui se trouve dans l’homme comme une pierre spongieuse, causant beaucoup de douleurs et de dangers. Van Helmont a employé le terme Dulech dans son traité de la Lithiase, mais en a détourné le sens.