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PARACELSE

maladies pénitentielles ont mis en vers ()[1] ces choses, bien que le peuple n’ait pas voulu croire, ils ont été obligés de croire, et la persuasion l’a emporté. Le saint Antoine de ce feu est un seigneur du feu (), qui n’a jamais soufflé aucune forge ni aucune cheminée[2], et ils ont oublié qu’il n’est pas non plus seigneur des éléments ; et s’il pouvait être encore en vie, il serait obligé d’y consentir ou de se frapper lui-même ()[3]. Ainsi il n’est pas Vulcain, il n’a pas non plus éteint la montagne de l’Etna ; et chacun l’oblige à éteindre une jambe pourrie et huileuse ; et, bien que, sur terre, en son temps, il ait fait quelque chose de semblable, il ne peut être d’aucun secours ici ; car tout ce qui a été accompli par lui se trouvera dans le livre des Saints, et ce n’est pas compris parmi les enchanteurs[4]. Mais, par cette croyance, il est advenu que la foi a forgé un prétendu Antoine, qui a été appelé, avec juste raison, Vulcain, lequel a soufflé et excité un feu comme le fait un forgeron lorsqu’il place le fer dans le fourneau. Dans ces choses, chacun doit remarquer, avec soin, comment de telles maladies perdent la force naturelle. Car c’est dans la perte du cours() naturel que se trouve seulement la compréhension ().

  1. Palthenius a traduit : ont défini ces choses comme des oracles.
  2. Forberger traduit : ce fut un homme comme un autre.
  3. Palthenius traduit : accipere aut ipse elicere cogeretur. Toute la fin de ce chapitre, sauf la dernière phrase, a été supprimée par Forberger.
  4. Zauberen. Palthenius traduit : empoisonneurs, venefici.