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LIBER PARAMIRUM

il est lui-même celui-ci[1]. D’où l’on voit, de nouveau, que tous les minéraux sont excellents pour l’homme, et que toute chose quelconque est jointe À son minéral dans le corps du Microcosme. Celui qui ne connaît pas ceci n’est point du tout Philosophe, et pas davantage médecin. Car, si le médecin dit d’abord que la Marcassite[2] est bonne pour ceci, il est naturellement nécessaire qu’il ! sache d’abord ce qu’est la marcassite du monde et la marcassite du microcosme. Or, ceci est philosophique. Ensuite, s’il désire parler en médecin, il dira : Cette marcassite est une maladie de l’homme ; c’est pourquoi elle lui est salutaire ici. Lorsqu’une plaie venant[3] () de l’homme le ronge, dans le corps, jusqu’à la peau, qu’est-ce autre chose qu’un minéral ? C’est comme un sel, et auprès du sel un grade, un genre. Maintenant voici que le Colcothar[4] guérit cette érosion (fora-

  1. C’est-à-dire le corps est le monde lui-même.
  2. Pour l’explication de ce terme. voir note tome Ier, page 169.
  3. Ein Loch. Palthenius traduit : un ulcère. I1 a, d’ailleurs, déformé ainsi cette phrase : si la peau du corps est rongée, et que cette érosion entraîne avec elle l’ulcère des membres. Gérard Dorn dit : foramen aut ulcus.
  4. Colcotar. C’est le vitriol calciné au rouge, disent Gérard Dorn, Toxites, Roch le Baillif et Ruland. Suivant Paracelse lui-même (De naturâ rerum, L. VII), c’est le vitriol fixé, quand le phlegme est retiré du vitriol distillé. On le nomme serpent, ou lacerta viridis, qui mange sa queue. Suivant Castelli, on désigne communément sous ce nom le Caput mortuum du vitriol, lequel est simplement rubifié, sans cohobation, c’est-à-dire l’atrament rouge ou citrin. On l’appelle ironiquement Henricus rubeus, par dérision pour certains chirurgiens et circulateurs qui s’efforçaient de guérir tous les ulcères ou blessures au