Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome II, 1914.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
153
LIBER PARAMIRUM

éloignés l’un de l’autre le poirier avec sa nature, et la terre, autant le sont l’homme et la femme. L’homme est la semence, et il est la semence de l’homme et de la femme. Car la semence est lui-même et elle est en lui : la mise au jour et la séparation de celle-ci est en la femme[1]. Un arbre se produit lui-même () s’il est planté dans la terre. Car, autrement, il se dessèche (arescit, ) en lui-même. Tout ce qui est semence s’accroît de soi-même. Ensuite la terre produit l’arbre de (ex, ) la semence. Comment, de quelle nature, par quelle force et puissance ? ceci est manifeste. C’est par la même similitude, force et puissance que la femme engendre l’enfant, soit jeune garçon, soit jeune fille.

Il s’ensuit donc, de ceci, que si la femme est un champ, elle se comportera comme le champ du monde qui est quadruple, c’est-à-dire les quatre Éléments. Or, le champ est une terre, dans laquelle la semence est jetée. Ainsi la matrice est une terre et un réceptacle particulier (receptaculum peculiare, ). De la terre, rien ne naît, en vérité, à moins que les trois autres Éléments ne lui soient conjoints, principalement l’eau. Or, l’eau de la femme c’est le sang. Il est également nécessaire que l’air et le feu soient présents. Or, ces deux choses sont les deux ciels : le Chaos[2] et les Astres. Et, de même

  1. L’édition de 1566 porte : die Fürbringung underscheids ist die form, au lieu de Fraw, ce que Gérard Dorn a traduit : et in illo productio tamen separat in forma. L’expression underscheids est écrite entscheidens, par Huser et Strunz. Palthenius l’a traduite : propagatio (!)
  2. Cette expression est souvent employée par les Alchimistes et les Spagyriques. La matrice féminine étant analogue à la