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PARACELSE

crites et des copistes (scribæ, ). Car c’est un pur copiste, celui qui propose des recepta, et qui, néanmoins, ne guérit personne. De ceci, il s’ensuit que celui-ci est seulement docteur en écritures, mais non en guérison. Ainsi donc vous êtes des scribes, c’est-à-dire des hypocrites[1], et vous formez, comme les Pharisiens, une secte particulière. Car ils ne souffrent pas que personne intervienne dans leurs affaires. En ceci vous êtes aussi semblables aux ordres des moines, qui ignorent ce qui est blanc et ce qui est noir. Ceci n’est-il pas une honte que vous n’ayez pu juger (de la nature) d’aucun calcul[2] par le dépôt (hypostasis), de l’urine, et leur dire que c’était la pierre ? Fi donc ! Qu’’avez-vous donc appris, ô Docteurs ? Seulement à étriller les ânes[3].

Le cœur souffre et pâtit également ainsi. Celui-ci tire sa nourriture également à la manière des autres membres ; de même il sépare de lui-même ses excréments. Nous allons donc parler du seul excrément de celui-ci, puisque le tartre est contenu en lui. Or, le cœur est caché dans son enveloppe (capsula)[4]. De celle-ci vient son excrément, et rien ne reste en elle. Sachez, à propos de ceci, que le cœur prend un aliment, le moindre (paucissimum, ) et le plus pur de tous, et qu’il rend ses excréments à la façon d’une larme (gutta ocularis, ) transparente, dans l’en-

  1. Gleissner. Palthenius traduit : adulatores.
  2. Forberger dit : d’aucun tartre.
  3. Solos nimirum stultos pectere. Allein den Narren zu kolben ; littéralement : à peigner les insensés. Ceci ne se trouve pas dans l’édition de 1566 ni dans le texte de Forberger.
  4. Capsula cordis, autrement dit le péricarde.