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Les Dieux voulaient mon ſang ; ma main obéiſſante
N’a pas dû plus longtemps épargner Idamante.
De ſon ſang répandu voyez quel eſt le fruit ;
Le ciel eſt apaiſé, l’aſtre du jour vous luit :
Trop heureux de pouvoir, dans mon malheur extrême,
Goûter, avant ma mort, les fruits de ma mort même !

I D O M É N É E.

Hélas ! Du coup affreux qui termine ton ſort
N’attends point d’autre fruit que celui de ma mort.
Dieux cruels ! Fallait-il qu’une injuſte vengeance,
Pour me punir d’un crime, opprimât l’innocence ?