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III


Ah ! qui nous donnera, sur l’autre route ouverte,
Le courage de suivre un plus noble égaré ?
Il n’en périt pas moins ; le divin fut sa perte :
C’est vers en haut qu’il prit son vol désespéré.
À l’ardeur de ses vœux que ce monde eût déçue,
Et quand les passions tentaient de l’agiter,
C’est du côté du ciel qu’il cherchait une issue,
Sachant que toute flamme est faite pour monter.
Non, malgré la jeunesse, et sa fougue et ses fièvres,
Il ne vous connut point, transports avilissants,
Et le jeune homme ardent n’a pas sali ses lèvres,
Tout altéré qu’il fût, au vase impur des sens.
Qu’a de commun son âme avec la chair fragile ?
Dût sa force se perdre en des élans ingrats,