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84 FRANÇOIS VILLON

signifie en droit féodal « posséder ». Sous lui, dit Villon, je ne possède aucune terre dans l'étendue de sa juridiction, si ce n'est en friche ; façon de dire qu'il ne possède rien (cf. dans Littré, l'historique du mot friche, où sont attribués à Villon deux vers qui ne sont pas de lui). D'ailleurs, comme la remarque en a été faite « on ne peut tenir sous quelqu'un, mais seulement de quelqu'un » (^Zeitschrift Jûr romanîsche Philologie, t. XXXVIII (1911-12), p. 21). Cette incorrection, Villon ne l'a pas faite :

Nobles hommes francs de quart et de dix. Qui ne tene^i d'empereur ne de roy. Mais seulement de Dieu de paradis.

(Poes. div., X, 22-24.)

On connaît la célèbre maxime qui revient souvent dans les Etablisse- ments de Saint-Louis : « Li rois ne tient de nului fors de Dieu et de lui. » (Édit. VioUet, t. I, p. 90; 283 ; 284, etc. ; cf. la Table-Glossaire, t. IV, p. 384.)

Souli luy est, sous une autre forme, le Soub^ la main du vers 6 précé- dent. Le « serf» n'ayant que l'usufruit de la terre dont le seigneur avait la nue propriété, Villon de déclarer qu'il n'est pas son « serf », par suite, qu'il ne lui doit ni foi ni hommage d'une terre qu'il n'a pas reçue de lui ; et il ajoute, par une équivoque qui lui est habituelle « ni sa biche » ; pas plus que Thibault d'Auxigny n'est son seigneur ni son êvêque. — Si n'est, leçon de A (parisianisme) contre s'il n'est des autres sources. Cf. Du Cange s. v. tenere.

V. II. — Foy ne luy doy n'ommage avecque.

« Terme de jurisprudence féodale ; reconnaissance que le vassal, en tant que vassal, doit à son seigneur. Par le mot/o/, on entend la pro- messe et le serment que fait le vassal d'être fidèle à son seigneur, et par le mot hommage, on entend l'engagement qu'il prend en qualité de vas- sal d'être l'homme de son seigneur et de le servir en guerre envers et contre tous, fors contre le roi : c'est ce qu'on appelle hommage-lige. » Dictionnaire de Trévoux. Cf. également Du Cange s. v. fides et homa- ^îMOT,etPaul VioUet, Hist. du Droit cIt il français {1^0^), p. 695 et sui- vantes.

v. 15. — Large ou estroit, moult me fut chiche.

= Large ou serré, dirait-on aujourd'hui.

Quartement tu dois estre large

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