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82 FRANÇOIS VILLON

dans l'imprimé d'Uim, 1496, in-fol. Or « Caonrsin » est toujours appelé Caoursiii, Caorsin, en français ; Caorsiiw, en italien. (La leçon Carosin qu'on lit dans la traduction française du Siège de Rhodes, fr. 5646, fol. 4V0, est due à une transposition de lettres.) Il n'est pas jus- qu'à Louis XI qui n'ait autorisé, par lettres patentes, un sien secrétaire appelé Cauinont à s'appeler « Chaumont », et cela pour « l'amour » de l'euphonie. Les considérants en sont particulièrement curieux à relever : « Ceterum, cum ejusdem magistride Caumont cognomen de Caumont non bene sonel in auribus, illud quodam ornatu vulgo dicendi decorare modo cupientes, eidem cognomini unam adjunximus licteram seu has- pirationem /;, videlicet prima in syllaba dicti cognominis inter c et a interponendam volentes, et ex ampliori gratia eidem notario et secreta- rio nostro concedentes, ut is qui de Cautnont dicebatur, de Chaumont, in antea, cognominetur... » Ordonnances des Rois de France, t. XVIII (août 1474), P- 41-

— Soubi la main Thibault d'Auxig)iy.

« Les peines que j'ai toutes reçues, lorsque j'étais au pouvoir, en la puissance de Thibault d'Auxigny. » k Sub manu alicujus esse, id est su b potestate. » Cf. Du Cange, sous cette expression.

V. 7. — S^evesque il est, seignant les rues...

= « bénissant la foule en faisant le signe de la croix. » Il semble qu'il }'■ ait en outre, chez Villon, peu avantagé de sa personne, un certain sen- timent de dédain, non exempt d'envie, à l'endroit de Thibault d'Auxi- gny qui avait grand air et belle prestance. « D'Ausigny », disait son avocat en Parlement, Simon Gueret, dans une de ses plaidoiries, « est noble et notable clerc ; et belle representacion decens est etiam in pre- lato. » Arch. nat. X'», fol. 62 v», cité par Noël Valois, Hist. de la Pragmatique, p. 184. — Dans ce vers imagé « S'evesque il est, seignant les rues », il y a vraisemblablement une allusion à un souvenir person- nel. En mémoire de la libération d'Orléans, on célébrait tous les ans, le 8 mai, jour anniversaire de cette délivrance, une messe solennelle à la cathédrale, messe suivie d'une procession générale à travers la ville, et présidée par l'évêque « seignant les rues ». Villon qui se plaint d'avoir été incarcéré tout un été dans les prisons épiscopales avait très bien pu assister, antérieurement à son arrestation, comme spectateur libre, mêlé à la foule, à ces différentes cérémonies. C'est ce qui lui fait dire> en parlant de Thibault d'Auxigny, que s'il était l'évêque des Orléanais,, il n'était pas le sien. Mais dans cette boutade, il y a, semble-t-il, l'ex-

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