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COMMENTAIRE ET NOTES 6$

nommer Jean le Merdi n'aurait été, de la part de Villon, qu'une mesure de prudence ; car il était inutile de mettre au courant de cet épisode de sa vie les lecteurs qui l'auraient ignoré. Quant à mêler le nom de Noël Jolis dans cette affaire, ainsi que le fait Gaston Paris en dernier lieu (François Villon, p. 122, n. i), il ne semble pas qu'il faille s'y arrêter. Villon n'était pas un inconnu pour Jean le Merdi. Ce dernier, maître es arts, natif du diocèse de Tréguier, avait obtenu la maîtrise entre le 5 mai et le 26 août 14s 5 (Bibl. de la Sorbonne, Registre des procureurs (Je la Faculté des arts pour la Nation de France, fol. 207 vo-208 r»). Comme il fallait, pour obtenir le grade de la maîtrise, être âgé au moins de vingt et un ans, et avoir étudié en arts pendant six ans (Thurot, De V organisation de T enseignement.... p. 60), Villon qui avait reçu successive- ment la licence et la maîtrise es arts en 1452 (entre le 4 mai et le 26 août) devait fort bien connaître ce Jean le Merdi dont, pendant un certain temps, il avait été le condisciple.

XXXIV. — Villon laisse à Merbeuf et à Nicolas de Louviers, gens fort riches, autant de francs et d'écus vieux qu'en pouvait contenir ]'« escaille d'un œuf » ; et à Pierre de Rousseville, concierge de Gouvieux, des écus de carton ou des rondelles de cuivre tels qu'en donne le Prince des Sots. Gouvieux était un village près de Chantilly, doté d'un étang traversé par une chaussée, et entouré de constructions faisant partie du domaine royal. Le tout était en ruine, et le péage ne rapportait rien. Ce ne sont donc pas les écus du Prince des Sots qui pouvaient relever la situation de ce pauvre diable qu'était le concierge Pierre de Rousseville dont se raille Villon.

V. 266. — Et a Nicolas de Louviers.

En dépit des sources manuscrites qui toutes donnent Louviers, Lon- gnon (2e et y édit.), a cru devoir corriger par Louvieux. On prononçait, alors comme aujourd'hui Louvié qui rime normalement avec viel^ (pro- noncé vie).

Et bons vins fors, vies et nouviaux...

Florent et Florète (xiv^ s.) dans VHist. litt. de la France, t. XXVIII, p. 150.— « Et acosterent un vies mur » (Froissart (édit . S. Luce), t. VII, p. 251. 5 et F donnent viel:^ au vers 268, on ne s'explique pas

François Villon. — II. 5

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