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54 FRANÇOIS VILLON

Madamoiselle de Bruieres pour sa maison ensuivant (celle de Nicolas

Poart) par an de sans de terre audit terme saint Remy xvi. d. »

Arch. nat. MM 135, fol. 49. (Sur le goût prononcé d'Eustache Deschamps pour les jeux de mots et les calembours, cf. le t. XI de ses Œuvres, p. 280). Rabelais, lui aussi, profitera de l'homonymie, pour envelopper sa critique, comme au chap. xxiii du liv. III, où on lit : « tant de bur- gotz, lay:( et briffaulx »; et que M. Camille Beaulieu n'hésite pas à interpréter (contre la plupart des commentateurs) par tant de frelons, laids et gourmands ». La cabounie des hrij^aulx de maistre François Rabe- lais, par un bibliophile saintongeais (Niort, 191 1, in-8°), p. 24 et n. 2. — Cf. la note au v. 13 13 du Testament.

XXIX. — Villon, en veine de libéralité envers ces hommes d'église ambitieux, à l'esprit étroit, au cœur sec, feint de croire qu'ils sont d'ores et déjà nantis de la crosse pastorale, objet de leur convoitise sénile, pour y adjoindre, par dérision, cette autre crosse qui servait d'enseigne à une maison de la rue Saint-Antoine, une taverne, sans doute, comme semble l'indiquer le vers 228 ; à moins qu'il ne s'agisse d'une béquille en forme de croix, sens propre de l'ancien français croce; plus un équivoque billard « de quoy ou crosse », jeu qui exige jeu- nesse et vigueur. C'était une moquerie à l'endroit de ces vieil- lards courbés par l'âge et plus que septuagénaires. La raillerie continue aussi incisive : Villon, bon buveur, lègue à ces der- niers un plein pot d'eau de Seine, se riant ainsi de la nécessité où se trouvent ces deux légataires à l'estomac de papier, selon l'expression de Charles d'Orléans à l'adresse de Jean II de Bourbon (Chatison CV, p. 256, édit. Champoilion-F.), de boire tous les jours un plein pot d'eau de rivière alors que dans leurs caves, « sur les chantiers » comme on disait alors, ils avaient « du meilleur et plus chier » {Test., 1247), Par une transition brusque, Villon passe aux prisonniers « enserrés » dans leurs geôles obscures. Il leur lègue, par ironie, son miroir, et la grâce de la geôlière ; par suite, les mauvais offices de cette dernière.

V. 225-227. — Itevi, et fadjoings a la crosse Celle de la rue saint Anthoinc, Ou ting b/llart de quoy on crosse...

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