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42 FRANÇOIS VILLON

Quant on va de nuvt par les rues, Et l'en n'ose clarté porter, 11 se fault guider par les nues Qu'on voit au ciel, courre et trotter, Et les estaulx qu'on doit taster En tenant la main a l'aguet Sans l'uys de la dame hurter, Car y a danger pour le guet.

Fr. 1661, fol. 198 v° (p. 35, V. 761 et suiv., de l'édit. d'A. de Montai- glon). — Contrairement à La Monnoye, Lenglet-Dufresnoy et A. de Montaiglon qui désignent Martial d'Auvergne comme l'auteur de cet ouvrage, M. Piaget pense que cette attribution est fausse ; et cette opi- nion est appuyée par le témoignage de Fauchet. Comme le dit M. Ant. Thomas «il n'en reste pas moins qe maistre Marcial, de par les Vigiîks de Charles VII et les Arreti iV Amour, conserve une place onorable dans l'istoire litéraire de la France.» (Sonderabdruck aus den Mélanges Cha- ^flH«^aM Romanische Forschungen Band XXIII, Erlangen, 1908, p. 119). — Selon Vallet de Viriville {Biographie générale, t. XI, s. v.), Martial d'Auvergne serait né vers ou avant 1440 : notaire en 1466, il mourut vers 1500 (note de B. de Mandrot, Chronique Scand., t. II, p. 448, table). M. Piaget pense que la composition de V Amant rendu cordelier. .. est à placer vers cette même année 1440 {Romania, t. XXXIV (1905), p. 417, 421-428. Dans ce cas, c'est Villon qui se serait rappelé le pas- sage ; d'autre part, si l'on admet qu'il est postérieur au Testament, c'est l'auteur de ce poème qui aurait imité Villon, point dont il n'y a pas lieu de s'occuper ici. Dans les deux alternatives ce texte a une importance particulière, car il fournit une indication indirecte sur le choix de la leçon à suivre pour le vers de Villon, riihis ou riblis. Les partisans de la leçon rihlis, comme M. Bijvanck, par exemple (ce dernier peut-être influencé par ce vers du ms. de Stockholm : Prévost, sergens souhaitent noise (fol. 143), bien qu'il cite d'autre part cette phrase du ms. 741 de la Bibl. royale de la Haye : « Le ruby reluit en ténèbres comme un char- bon ardent » (fol. 364), Essai, p. 65), pourront objecter que Villon, tout en laissant aux sergents de belles rixes, comme il leur arrivait sou- vent d'en avoir, (« rosser le guet » était, ou ne tarda pas à devenir une expression passée en proverbe), leur réclame avec effronterie ou, si l'on préfère, avec humour — justement parce qu'il semble leur souhaiter plaies et bosses — la faveur d'avoir les Troys Lis, équivoque amenée, sans doute, par la présence de trois fleurs de lis sculptées ou peintes au-

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