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COMMENTAIRE ET NOTES 27

Assigner h vie, « pourvoir matériellement à », locution courante : « Qu'il lui baille et assigne, ainsi qu'a son estât appartient, sa vie hono- rablement. » Les Cent Nouvelles nouvelles (édit. Thomas Wright), t. I, Nouv. II, p. 14. « Ma vie seroit bien assignée. » Farce du nouveau marié. — Ancien Théâtre fr., t. I, p. 18, elc.

V. 116. — Mes parcns, vende:(_ mon haubert .

Le haubert était une arme défensive réservée aux seuls chevaliers, ou à ceux qui avaient fief de haubert. Cf. G. Daniel, Hist. de la Milice française (Paris, 1728, in-4o), t. I, p. 393 ; L. Gautier, La Chevalerie (Paris, 1884, in-4o), p. 716. La plaisanterie, chez Villon, est d'autant plus voulue qu'il y avait beau temps que le haubert, parmi les chevaliers, n'était plus en usage. Le président Fauchet en place la fin vers 1330, ou environ. Cf. Daniel, Hist. de la Milice fr., t. I, p. 395. Comme dit Prompsault, le poète plaisante. « Haubert, dit Marot, montre que Vil- lon était de Paris et qu'il prononçoit Haubari et Robart. » Dans le Mystère de S. Louis, roi de France, on lit au dernier feuillet : « Ce livre est a Denis Frète : qui le trouvera que on le rapporte a sa maison, en la rue Galande, près de la plasse Maubart, empres la rue du Fare, allan- segne des Pourselés. . . 1472. » Fr. 24331, fol. 247 v (la rue du Fare et la rue du Ferre (cf. Lais, note au vers 180), qu'on trouve également sous la forme feurre ; la célèbre rue du Fouarre).

V. 1 19-120. — A acheter a ce poupart

Une fenestre eniprès Saint Jaques.

En dehors de son sens habituel, poupart avait une signification obscène (cf. Sclîwob, Parnasse satyrique, p. 15 etn. ; et la remarque de Bij- vanck, Essai, p. 173) à laquelle fait immédiatement songer le mot équivoque « aulmoire» du vers 112. Villon devait en vouloir tout parti- culièrement à Robert Vallée, car il ne lui consacre pas moins de trois huitains, de forme aggressive, sur quarante que compte le Lais.

XVI. — Ce huitain est d'une forme plus inoffensive. Villon laisse à Jacques Cardon, riche marchand drapier, âgé de trente- trois ans (il était né en 1423) en « pur don » ses gants et sa huque de soie (il continue à jouer du grand seigneur) et il y joint Le glan aussi d'une saulsoye, c'est-à-dire rien, les saules ne produisant pas de glands; mais en fait, allusion maligne à l'amour du gain de ce légataire toujours en quête, semble-t-il,

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