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24 FRANÇOIS VILLON

Et deut il ses braves engagier, Cliascun veult fourbir la virolle.

Fac-similé du ms. de Stockholm (fr. LUI), fol. i8 v".

Cf. également la Farce de deux jeunes femmes qui coiffèrent leurs maris, dans le Nouveau recueil de Farces françaises des XV^ et XVI^ siècles publié par É. Picot etCli. Nyrop (Paris, i88o,in-i6), p. 97-114. — La femme chaussant les braies (et qui est aussi ancienne que le monde) se retrouve au XIII* s . dans les Quatre souhaits de saint Martin :

Sa femme qui chauche les braies...

Hist.litt. delà France, t. XXIII (1856), p. 191. Le vers de Villon était une façon de parler qui correspond à l'expression moderne « jouer jus- qu'à sa dernière chemise » (bracae, en latin).

— Trumillieres. Cette forme pour Triimelieres « la taverne des Tru- melieres es haies » [Duplès-Agier], Registre criminel du Châtelet de Paris du 6 septembre ij8^ au 18 mai ij^2 (Paris, 1864, in-8), t. II, p. 503, et Du Cange, GJos. franc., s. v. trumelieres, trnmulieres, est sans doute une déformation du parler parisien d'alors. C donne la leçon Trumillieres qui a été exceptionnellement préférée à la forme régulière Trumelieres fournie par F.

V. 104. — S'amye Jehanne de Millieres.

Robert Vallée coiffera de ses braies sa bonne amie qui, par ce fait, portera les culottes, comme on dirait aujourd'hui : allusion à la domi- nation que cette femme maîtresse et maîtresse femme exerçait sur son débonnaire amant. (Cf. ce que dit Du Cange au mot hraydonne s. v. hraydum.) — Vitu, le premier (Notice sur F. Villon), a signalé la présence de Jehanneton de MiUières dans un registre des causes criminelles du Parlement (Arch. nat. X 2». 25), ainsi que l'a d'ailleurs constaté G. Paris (/?t'i'//e critique, 1875, p. 198, n. i). Cette mention est ainsi conçue : « Du mardy xviiieme jour de février un c Liiij. Scepeaulx président. Le procès d'entre Jehanneton Hugote appelant du prevost de Paris ou son lieutenant d'une part, et Jehanneton de Millieres intimée, d'autre part, et receu pour juger an hene vel maie fuerit appellatnm ; et y ont conclut les parties comme en procès par escript et a despens d'amende. » (1455 n. s.) La leçon « Jehanneton » de B, montre que le scribe était au courant de cette particularité qu'il n'hésite pas à souligner, même au prix d'un vers faux.

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