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COMMENTAIRE ET NOTES 2}

= « Bientôt n'y paraît plus le relief des formes, par suite du relâche- ment des tissus et de l'empâtement des chairs. »

— Quant à la leçon de F : Qui ne tient ne mont ne vallée, elle peut se défendre (par antiphrase), car tenir avait aussi le sens de posséder des terres, des champs (cf. Dictionnaire de Trévoux). — « Ne mont ne vallée » équivaut à ricji, et se trouve postulé par le vers Povre clergon. Mais la première acception, outre qu'elle est appuyée au moins par deux manuscrits, est plus spirituelle, semble-t-il, et plus dans l'esprit villonesque ; c'est ce qui m'a fait l'adopter. Robert Vallée était un riche propriétaire foncier, ayant maison de ville et maison des champs, allié à de puissantes familles de financiers . Il ne semble pas qu'il faille le confondre, comme l'a {âhLongnon (Etude biograph., p. 108-109), avec Robert Vallée, curé de Ville-d'Avray, qui figure, en 1462, dans le procès-verbal de visite de l'archidiacre de Josas, magistro Roberto Valee, ciiralo (AUiot, Visites archidiaconales de Josas, p. 153, n" 484). M. P. Champion semble être de ce sentiment, car dans les nombreuses notes biobibliographiques qu'il a réunies sur le légataire de Villon, il ne fait pas la moindre allusion à la cure de Ville-d'Avray (t. II, p. 355-359)-

V. 100. — J'ordonne, formule testamentaire, fréquente dans les testa- ments.

V. 102. — Mes hrayes estant aux Trumillieres.

Mes hrayes, sorte de petit caleçon porté à même la peau. Sur la forme hrais et hrayes, cf. ci-dessus, 1. 1, p. 107. Cf. la miniature du fr. 25532, fol. 79 h, et celle du fr. 9186, fol. 318, représentant une scène de lutteurs, et les planches L, LXXVI, LXXX, CIII, CIX, des Manu- scrits à peintures de la Cité de Dieu de saint Augustin, t. III, pub. par M. le comte A. De Laborde (1909), gr. in-fol. (Soc. des Bibliophiles franc.). — Villon qui fait ailleurs hrayes dissyllabe (Test. 1454), emploie ici l'autre forme hrais (B), hrayes, monosyllabe, comme dans les vers ci-dessous :

Le mary. — Vous m'avez faict grandes destresses Car, quant les femmes sont metresses. Elles (y) doibvent les bres porter.

Farce nouvelle a deulx personnages, c'est assavoir Vhomme et la femme, et est la farce de VAibalestre, fr. 24341, fol. 36 V". Précédemment, ce même mari avait dit :

Je l'afluberay de mes brays Affin que la science en sorte.

(fol. 36.)

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