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COMMENTAIRE ET NOTES 327

étant donné la confusion introduite dans la classification des maladies de la peau, au moyen âge, il pourrait s'agir ici des hémorroïdes. Cf. Ch. Renault, La syphilis aaXV<^ siècle (Paris, 1868), p. 34-35.

A tous chopineurs et ivrongnes Noter vucil que je leur laisse Toutes gouttes, crampes et rongnes Au poing, au costé, à la fesse.

Le Testament de Paihelin (édit. de Paris, 1732), p. 141. — «Cul rongneux » dans Deschamps, t. IV, bal. 810, p. 527, v. 8-9. — Quant à la rime niesseigneurs et rongneux, elle est fort correcte : Vs au pluriel est si fortement articulée qu'elle assourdit pleinement la consonne pré- cédente. Encore aujourd'hui, dans le langage des chasseurs, le mot piqiteurs se prononce piqucux. (Cf., à ce propos, Thurot, De la pronon- ciation française depuis le comniencenient du XVI^ siècle, t. II, p. 165 et 190.) Dans le Testament de Jean Régnier, on lit :

Item, au moustier je vueil estre

Porté par quatre laboureurs

Qui des vignes seront tins maistre,

Car de telz gens suis amoureux (fol. 85 v°).

Ailleurs, Régnier emploie laboureux dans le corps du vers.

V. 1210-1 1 , — Mais qu'à la petite Macec

D'Orléans, qui ot niasainture...

On ne s'expliquait pas, à propos des Auditeurs de la Cour des Comptes, l'intervention de « la petite Macee d'Orléans » qui n'a rien à voir dans leur juridiction. Mais il est avéré, aujourd'hui, que cette « mauvaise ordure » n'est pas une femme, mais un homme « maistre Macé d'Orléans, lieutenant du bailly de Berry a son siège d'Issoldun. » (Fr. S908, fol. 105 v°; Dupuy 250, fol. 55 v° : « de Berry », dans ce dernier ms. a été sauté par le scribe. — 5 février 1461, n. st.) — Les documents réunis par M. Champion sur le personnage ne laissent aucun doute sur cette identification qu'il était impossible de faire avant leur découverte (Cf. 1. 1, p. 258).

— qui ot ma sainture, c'est-à-dire le peu d'argent que devait contenir la bourse qui y était suspendue. Villon dit ailleurs : Argent ne pens a gippon ne sainture (Requeste a Mgr. de Bourbon, Poès. div., VIII, 25). — C'est le contenant pris pour le contenu, comme dans cette chanson du xve siècle :

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