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COMMENTAIRE ET NOTES 289

viers. » Le « Ne cuidez pas... » est une sorte d'aparté, et a été mis, pour cette raison, entre deux tirets.

V. 1053. — Sans faillir, sur la Machecoiie.

— sans faillir = « sans manquer, à coup sûr. » Ce procédé, à l'usage de tous les mauvais chasseurs, passés, présents et futurs, est préconisé dans un passage de F Abusé en Court, attribué au roi René, et qui vient con- firmer le témoignage de Villon. « Ne passa plus gueres de jours que mes conducteurs me menèrent aux champs pour faire vouller nostre oyseau. Et au partir de mon logeis, vint Abuz a moy et me dist : « Mon enfant, avant que tu montes a cheval, tu as de prandre aulcune quantité d'ar- gent, soient quatre, cinq ou six blancs. Et la cause pourquoy te ferai sça- voir avant que nous retournerons ici. . .» Et, en nous retraient, se bouta Abuz en l'ostel d'une poulvre femme, ou quel le Temps, mon gouver- neur, print une poulaille dont nous repeusmes nostre oyseau. Et voyant la poulie ja morte, me pensay que l'argent que m'avoit fait prendre Abuz fust pour celle poulie paier. Si le cuidois faire en ce point, dont m'en garda Abuz, et dist : « Venez vous en, vous verres a quoy l'argent nous servira. Or nous fist adrecier nostre voy[e] au loin de la poullail- lerie, et ilec nous fist achapter une perdris xv. deniers, et la me fist mectre en ma gibecière, disant que c'estoit la coustume de plusieurs qui, assés souvent, failloient a aulcune chose prendre. Et ce faisoit pour deux pointz : l'un est affin que ceulx fussent tenus pour maistres, tant en la façon de l'oiseau comme au gouvernement et suite des chiens . Et l'autre estoit pour tousjours soy entretenir en grâce de la court ou d'aul- cunsdont ilz pensent estre portés et soustenus... » Fr. 1989, fol. 108 r" et v° (Ms. sur vélin avec nombreuses miniatures intéressantes pour k costume).

Ce passage a été publié par M. P. Champion (t. II, p. 321) d'après le texte de Quatrebarbes, Œuvres du roi René, t. IV, p. iii, 113. - — Cf., au sujet de l'attribution de V Abusé en Court, la note de Vallet de Viriville dans la Nouvelle Biographie générale à.ç. Didot, t. XLI,col. 1014, n. (I).

— sur la Machccoue. La Machecouc, veuve d'Arnoulet Machecou, était morte au moment où écrivait Villon. Au moyen âge, la femme prenait le surnom féminisé de son mari. Marion l'Ydole, citée par Vil- lon (Test. 1628), était Marion la Dentue, femme de Marion le Dentu. « Jehanne La Maillarde, femme de feu Estienne Maillart, jadis chan- geur et bourgeois de Paris. » Fr. 11 740 (xive s.), pièce I. — Mathilde, fille de Guillaume le Maréchal et mariée à Hugues Bigot, est appelée

François Villon. — IL 19

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