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COMMENTAIRE ET NOTES 24 1

V. 813. — C'est de Jhcsus la parabolle.

La parabole du mauvais riche et de Lazare, si célèbre au moyen âge, a été très souvent reproduite en France dans les églises et les cathé- drales, par les peintres, les sculpteurs et les peintres verriers. La cathé- drale de Bourges, entre autres, en offre un spécimen des plus remar- quables dans des vitraux qui ont été soigneusement décrits par Arthur Martin et Charles Cahier : Vitraux peints de Saint-Etienne de Bourges (1841); (gd iu-fol., p. 235-239, chap. ix, pi. IX, avec la bibliographie y relative, et la triple interprétation allégorique, symbolique et mys- tique). Voici cette parabole rapportée dans l'évangile selon saint Luc. On verra que Villon l'avait présent à l'esprit avec une netteté singulière, car il va jusqu'à employer un mot topique du texte latin. « Homo qui- dam erat dives, quia induebatur purpura et bysso, et epulabatur quotidie splendide. Et erat quidam mendicus, nomine Lazarus, qui jacebat ad januam ejus, ulceribus plenus, cupiens saturari de micis quae cadebant de mensa divitis ; et nemo illi dabat, sed et canes veniebant et linge- bant ulcéra sua. Factum est autem ut moreretur mendicus, et portaretur ab angelis in sinum Abrahae. Mortuus est autem et dives, et sepultus est in inferno. Elevans autem oculos suos, cum esset in tormentis, vidit Abraham a longe, et Lazarum in sinu ejus ; et ipse damans dixit : « Pater Ahrahavi., miserere mei, et mitte La:^arum ut intingat extrenium digiti sui in aquatn, ut refrigeret linguam nieam, quia crucior in hac flamma » (Luc. xvi, 19-24). Voici la traduction de ce passage, telle que la donne le Missel de Paris (xve s.) : « Un homme estoit riche et estoit vestu de pourpre et de bougren, et mangoit chascun jour planturement. Or estoit il un mendiant qui avoit nom Lazarus qui gesoit a sa porte, plain de boces, qui convoitoit a estre saoulé des miettes qui cheoient de la table du riche ; et nul homme ne lui en donnoit. Maiz les chiens venoient et lechoient sa rongne. Or avint que le mendiant fu mort et porté des anges ou saing d'Abraham. Et le riche fu mort et enseveli en enfer. Et comme il fu es tourmens, en levant ses yex, il vist Habraham de loing, et le povre en son saing. Si li dist en priant : « Père Habra- ham, aiez pitié de moy, et envoie le povre, si qu'il moulle le bout de son doy en l'yave, afîin qu'il refroide ma langue, car je sui tourmenté en ceste flambe. » Et Abraham li dist : « Filz, remembre toy que tu as receu biens en ta vie, et le povre aussi maux... » Fr. 180, fol. xxxiiib.

V. 814. — Touchant le Riche ensevely .

Bonne leçon fournie par CF contre AI qui donnent : Touchant du Riche, sans doute à cause du vers 816 : Et du Ladre. — Touchant du François Villon. — II, 16

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