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COMMENTAIRE ET NOTES 237

Ion aurait connu Dante. Il est possible même qu'il ait ignoré jusqu'à son nom. Cf. plus loin, à ce propos, au sujet d'Hugues Capet, les vers 9 et 10 des Poés.div. XVI. A rapprocher de cehuitain VElucidariinn d'Ho- norius qui résume la doctrine catholique sur ce point (dans Migne, Pdtrol. latina, t. CLXXII, liv. ni, 6, col. 1161). Honorius d'Autun riorissait au commencement du xiie siècle. Il donna au présent traité le titre tïElucidarium comme exprimant bien le but de l'œuvre. « Titulus itaque operi, si placet, Elucidarium praefigatur, quia in eo obscuritas diversarum rerum elucidatur » (col. 1109). Guillebert de Cambres en fit une version très libre en vers dont la Bibliothèque nationale possède deux manuscrits, fr. 25427 (xiii* s.), fr. 1807 (xiv^ s.). Cf. P. Mever, Not. et exlr. de la Bihl. nat.. t. XXXII, 2^ part. (1888), p. 72 et suiv. Il existe à la même bibliothèque une traduction anonyme en prose du .w: s., fr, 25548 : Cv commence le livre appelle le Lucidaire (fol. 153 \°)\ Cy fine le Lucidaire (fol. 256 vo), adaptation assez exacte, bien que fort libre, du texte original ; mais où l'auteur se permet des suppressions et aussi des interpolations qui reflètent les préoccupations du moment, entre autres, la lutte entre les séculiers et les réguliers relative à la con- fession, et qui ne se trouve pas, et pour cause, dans le texte latin. Cf. ci-dessus la note au vers 93 du Lais ; et le lat. 4641B, sous ce titre : Cv s' enstiit pluseurs questions et demandes auxquels sont respondues a chascuiies les causes pour qtioy, fol. 155 vo-177.

— petis dieux = « des saints» (cf. la note au vers Soi et suivants). — Au xvi« siècle, Rabelais qui était un adepte des idées pythagori- ciennes, emploiera l'expression « semi dieu » (Pant. IV, 27), dans l'ex- posé de ses opinions sur le sort réservé, après leur mort, aux « âmes inteliectives ». Cf. mon volume Villon et Rabelais, p. 447-449. Cf. éga- lement l'épitaphe gaillarde Du Jrere cordelier Semydieux, dans Marot, et donnée plus loin, v. 1842-1843.

LXXI. — Ici, Villon sort de la tradition pour adopter les croyances populaires plus simplistes sans faire les distinctions subtiles établies par la théologie. Pour lui, avant la venue du Christ, tous les morts avaient même traitement : les corps pourris étaient dans la terre, les âmes dans les flammes de l'en- fer : il admet toutefois une exception pour les patriarches et les prophètes qui selon lui, Oncques grantchault n'eurent aux fesses (v. 808).

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