Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/243

Cette page n’a pas encore été corrigée

COMMENTAIRE ET NOTES 23 1

iléniie des lus. et Belles-lettres, t. XXXI\', 1'= partie (1892), p. 289 et suiv.

V. 740. — Meucrier d'angoisse viaiiitc poire.

Villon équivoque sur la triple signification de la locution « poire d'angoisse » laquelle, outre son sens propre, qui provient du village d'Angoisse (Dordognc) où se récolte cette espèce de poire, a encore celui de « chagrins », « peines morales », et celui aussi d'« instrument de torture » employé par le tourmenteur. Cf. Du Cange, s. y.pirum angiistiae .

V. 741-742. — Enferré... qinvit J'en av mémoire je pry pour Iny et reliqua...

Sous cette forme enjouée, en apparence, le sentiment de rancune n'en est pas moins vivace et profond. — /(• pry, leçon du Ye 247 contre prie ACFI. La Monnoye n'avait pas hésité à mettre pry, et Longnon (re édit.).

— et reliqua, locution qui suit d'ordinaire l'expression « rendre compte » » rendre bon compte », et, de fait, il s'agit bien d'un reliquat (lat. reliquatitm), ce qui reste dû après un arrêté de compte. Il y avait aussi, dans l'esprit de Villon, un arriéré à régler entre lui et Thibault d'Auxigny. La seule vengeance qu'il pouvait tirer de ce dernier, c'était de le maudire, ce qu'il fait en accouplant son nom à celui d'un scélérat. « Pourquoy chascun en son estât et sa vocacion se doit tellement main- tenir et gouverner que, quant la trompette de retraicte sonnera, dont l'eiire est incertaine, on soit tellement pourveu que, quant on sera pré- senté devant le grant juge, on saiche de tout rendre bon compte et reliqua. » Le Rosier des guerres, fr. 442, fol. 57. — « Ledit maistre... qui rendra bon compte et reliqua dudit gouvernement a qui il apartendra. » Mémorial de la Confrérie de Sainte Anne de Paris, Arch. nat. KK 1014 1ns, fol. 6 vo (an. 1495).

Se ce non, ou grant jugement En rendra compte et reliqua.

Le Songe de la Piicelle, fr. 25555, fo'- 5^ v°. — Cf. également Ber- nier. Procès-verbaux des séances du Conseil de régence du roi Charles VIII (Paris, 1836, in-4'^), p. 166, etc. ; et Test. 1175.

LXIV. — Toutefois, poursuit ironiquement Villon, je ne lui en veux point, pas plus qu'à son lieutenant ni à son officiai ;

�� �