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2 28 FRANÇOIS VILLON

(^ruel. « Hz ne faisaient que cracher aussi blanc comme cotton de Malthe. » II, chap. vu. Cf. Du Cange s. v. conipagnia. — Mettre une virgule après crache comme l'ont fait les derniers éditeurs constitue un contre-sens, car alors blanc comme coton serait en apposition à Je : or, partout où Villon se dépeint, il se déclare noir comme escoiivillon (Lais, 316); plus noir que meure (Test. 179). Le passage signifie : « Je sens s'approcher mon agonie (seiif est l'effet pour la cause); j'ai soif, j'ai bien soif; je crache blanc comme coton des jacopins qui sont gros conmie une balle de paume. » L'expression « cracher un jacobin » = to spit out a colloy or dot of flegme (Cotgrave s. v. jacohiu), montre qu'elle était encore en usage au xvii^ siècle. Cette qualification trahit l'hostilité que les Ordres mendiants (Augustins, Carmes, Cordeliers, Jacobins) rencontraient dans le public depuis Rustebeuf. C'est ainsi qu'en 1424, la Rue pavée ou la Rue pavée d\indouilles qui était parallèle à la rue des Augustins, portait aussi le nom de rue des Augustins (Sau- vai, Antîquite:( de Paris, t. I, p. 1 1 1). On connaît les plaisanteries gail- lardes relatives aux andouilles dans la littérature légère des xve et xvi^- siècles. Cf. plus loin Test. 1123 et notes,

Sotz qui crachent au matin jacopins

lit-on dans Gringore, Le jeu du Prince des Sot:^ et Mère Sotte, dans Picot. Recueil général de Sotties, t. Il, p. 127, col. i, fac-similé de l'édit. de 15 12. — Esteufs =:: balles : « esteufs a jouer a la paume ». Douer d'Arcq, Comptes de Thôtel des rois de France..., p. 115.

V. 734. — Mais pour ting vîel usé roquart...

= un vieux cheval usé, hors de service ; et, comme le dit Cotgrave « an overworne sincaunter, one that can neither whinny, nor wag the taile » Dictionary, s. v. rocard.

V. 736. — Et ne suys qu^uiig jeune coquart.

— Coquart. Le sens habituel de coquart est « niais », « sot », et aussi « jeune galant » ; mais il a encore, ironiquement, celui de « méchant coq ». Il semble que c'est dans cette dernière acception que l'a pris Vil- lon. Ailleurs, Villon déclarait qu'il était faible Trop plus de biens que de santé (Lais, 73, 74). Il avait alors vingt-cinq ans ; aujourd'hui il constate que Jehanneton (c'est-à-dire, les femmes en général) le regarde non plus comme un valeton (un jeune homme), mais comme un vieillard. Il a, en effet, la voix et le ton d'un vieillard ; à vrai dire, il est toujours jeune, il a trente ans (Poés. div. XI, 12), mais c'est un jeune vieilli avant l'âge, au sang tout refroidi :

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