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COMMENTAIRE ET NOTES 227

= « Et si quelqu'un m'interroge ou tente de m'interroger comment j'ose mesdire d'Amours. »

V. 728. — Oui meurt, a ses hoirs doit tout dire.

La leçon a ses lois de [CF) ne saurait être acceptée, car on disait : « avoir loi de faire une chose », mais non « avoir ses lois de faire une chose ». — « Vous savez que chacun a loi d'entrer. » Conver- sation de Chahannes et du dauphin (t.-] septembre 1446); fr. 20427, fol. 2. « Monseigneur maintenir vueil que loy n'avez de moy rete- nir en vos prisons, et que longuement y ay esté sans raison. » N. acq. fr. 10402, fol. 82 (ms. de 1449). — " C'est grant richesse a un prince d'avoir un saige homme en sa compaignie, et bien seur pour luy, et le croire; et que cestuy la ait loy de luy dire vérité. » Commynes (édit. Dupont), t. I, p. 248 (liv.III, chap. iv, an. 147 1). M. Foulet qui reproduit le texte de Longnon (i^e et 2^ édit.) n'a pas relevé aux Variantes et Notes (comme l'avait fait Longnon pour la i^e édit.) la leçon de AI « a ses hoirs doit ». Cette variante est très importante, et le lec- teur a le droit absolu de la connaître : on ne doit pas lui imposer un texte sans le mettre à même de le contrôler ; et il ne peut le faire si les éléments de comparaison lui manquent. — La leçon de AI : Qui meurt a ses hoirs doit tout dire semble d'ailleurs pleinement justifiée par les vers du huitain lxvii (771-72) :

J'ordonne qu'après mon trépas A mes hoirs en face demande. Quant on meurt on doit dire voir

déclare le Geôlier dans la Dance Macabre de l'édit. 1485. Cf. Le Roux de Lincy, Paris aux XIV^ et XV^s., p. 310.

LXII. — D'ailleurs le poète ne pense plus à rire : il a la gorge sèche et altérée par la fièvre. Il a la voix et le ton d'un vieillard, et il n'est toutefois qu'un jouvenceau, mais un jou- venceau vieilli avant l'âge.

V. 730-731. — Je crache blanc comme coton

Jacopins gros comme uiig esteuf.

« Cracher blanc, cracher du coton », expressions populaires encore en usage pour dire : « avoir soif; être altéré » (Littré). « Cracher blanc comme coton » locution courante qu'emploiera Rabelais dans son Panta-

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