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��FRANÇOIS VILLON

��dam, t. II, p. 395). Là encore, on ne voit pas apparaître le mot tiers ; et ce n'est que dans le Dialogue nouveau de Clément Marot que le mot reparaît avec le sens qu'il avait dans la phraséologie amoureuse du xye siècle. Le passage se ressent du Roman de la Rose dont Marot, comme on sait, avait donné une édition. Deux interlocuteurs sont en présence ; c'est le Second qui commence :

Second :

Ne sçays tu pas bien qu'il y a Plus d'un an qu'Amours me Iva Dedans les prisons de m'amye.

��Premier

��Second

��Premier :

��Croy moi que de tenir les choses D'Amours si couvertes et closes Il n'en vient que peine et regret. "Vray est qu'il faut estre secret ; Et seroit l'homme bien coquart Qui vouldroit appeller un quart. Mais, en effet, il faut un tiers ; Demande a tous ces vielz routiers Qui ont esté vra3'S amoureux.

Si est un tiers bien dangereux,

S'il n'est amv, Dieu sçait combien !

��Hé, mon amy, choysis le bien, Et quant tu l'auras bien chovsi. Si ton cueur se trouve saisi De quelcque ennuyeuse tristesse Ou bien d'une grande liesse, A l'amy te deschargeras...

(Édit. Guiffrev, p. 105, v. 30-46.)

Cet « amy », ce « tiers » est le pendant du « fedele » que mentionne Arioste dans sa description du palais d'Alcine, où, parlant des occupa- tions des dames et des jeunes seigneurs, il dépeint un amoureux

El quai, lungi da li altri, a un suo fedele Discopre l'amorose sue querele.

Orlando fnrioso (Ferrare, 1516), VI, 74, fol. 33. — Cf., dans Des- champs, la « ballade amoureuse » CCLXV >< contre les faux amis ».

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