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2IO FRAXÇOIS VILLON'

par Jean de Meun, figure « le bel doulx Orpheus » fr. 1092, fol. 61 r". Martin Le Franc avait déjà employé la forme moderne Orphr; fr. 12476, fol. 98»; 150!', etc.

V. 656. — Chien Cerbenis a quatre testes...

Telle est la leçon de ACIR (le huitain manque dans F). Tous les textes qu'avait pu connaître Villon n'accordent que trois têtes à Cer- bère ; c'est sans doute par humour qu'il s'est plu à surenchérir sur ses modèles. « Le cruel Cerberus, le portier d'enfer, qui a trois testes de chiens horribles » écrit Jean de Meun, dans sa traduction du De Coiiso- îaltotie (ir. 17080, fol. 135 v°) ; de même dans le Roman de la Rose (t. III, p. 248, V. 20018). Renaut de Louhant, parlant de « Cerberus » le dépeint ainsi :

Car a la porte un chien demeure

Qui tout deront et tout deveure

Que l'en appelle Cerberus.

Lors fut esbaïz Orpheus,

Car cilz mastins avoit trois testes ;

Ce que n'ont pas les autres bestes.

Si prinst a toucher sa vielle... (fol. 40>:.)

La plaisanterie, chez Villon, est donc voulue.

V. 637. — Et Narcisus le bel bonnes tes.

Villon a pu en prendre l'histoire dans Ovide, mais bien plus vrai- semblablement dans le Roman de la Rose où elle est rapportée tout au long. Villon lui emprunte l'épithète de « bel », « li biaus Narcisus » (t. I, p. 58, V. 1445); «le bel Narcisus » (t. III, p. 271, v. 20610); mais de cet épisode, il a modifié le dénouement qu'il emprunte à FOs- pital d'Amours d'Achille Caulier :

La fontaine estoit la, entour, Ou Narcisus son umbre avma. Amour s'en vengea de beau tour Quant de tel rage l'enflamma : Ce fut pource qu'il refusa Equo qui mercv luy crioit... Fr. 1661, fol. 218 v°.

Et comme tu vengas Equo De Narcisus le regnoié

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