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��FRANÇOIS VILLON

��tdaine de Vergi « qui mouru pour trop amer », sans relever en quoi que ce soit ce qui pouvait y avoir d'incorrect dans leur conduite. Fr. 608, fol. 102a. — Les prédicateurs avaient une morale moins accom- modante ; c'est ainsi que l'un d'eux, rapportant l'histoire de la châte- laine de Couci, débute par ces mots : « Quidam miles turpiter adama- vit uxorem alterius militis », et la termine par : « Ecce quomodo luxu- ria istos duos fatuos fecit et excecavit. »Romaiiia, t. VIII (1879), p. 367, n. 2. — La qualification d' « honneste » s'appliquait encore, dans le monde de la galanterie, à celles qui gardaient une certaine tenue dans leur inconduite. L'allemand Burchard, évêque d'Ortaet maître des céré- monies de la Cour pontificale, se garde bien de négliger cette distinc- tion ; et, venant à rapporter dans son Diariuin l'aventure scandaleuse d'une femme chrétienne avec un Maure, il écrit : « Superioribus diebus, incarcerata fuit quaedam cortegiana, hoc est meretrix honesta» (Diariu>ii, éd. Thuasne, t. II, p. 442, an. 1498).

— Hfltiuestes ? Marot a adopté cette ponctuation, en conformité avec les incunables qui mettent tantôt deux points (:) comme Ye 245 ; Ye 246 ; tantôt une virgule (,) comme Ye 244 ; Ye 247 ; et qu'on peut interpréter par un point d'interrogation ou d'exclamation. On ne saurait nier que l'une ou l'autre de ces dernières ponctuations donnent plus de relief à la phrase.

v. 596-597. — Une cha saine (Je ces femmes

Lors pranirent, ains qu^ eussent diffames...

... « prirent alors, avant qu'elles ne fussent diffamées, perdues de réputation comme elles le sont aujourd'hui. » — D'ffarnes, ici au sens abstrait, devrait être, semble-t-il, au singulier ; mais dans l'ancien fran- çais, on mettait souvent au pluriel les noms abstraits, aussi bien en vers qu'en prose (cf. G. Paris, Extraits de la Chanson de Roland, v. 498; 694 et n. ; 705). De même, au temps de Villon : en voici un exemple emprunté à Grcban :

Tu m'esbahis de ton rapport ;

Si n'y ai créance ne fois.

— Je te dis encore une fois...

(Mystère de la Passion, v. 25730-33); et un autre à Philippe de Vigneulles : « Le roy adjoutant foiz aux parolles de la Pucelle... » Extraits des Chroniques de Robert Gaguin, n. acq. fr. 6696, fol. 35 (ms. autographe), etc. — Diffame, avec le sens de « calomnie » se mettait au pluriel :

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