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COMMENTAIRE ET NOTES I95

et soubz son adveu plusieurs entreprinses sur les droizdu Roy» (9Juin 1455, Bourges). Grand Conseil de Charles VII, d:ins V Annuaire-bulletin de la Société de l'Histoire de France, année 1882, p. 225. — C'est la leçon de C qui a été suivie ici. On s'est mépris sur le sens de ces deux vers, parce qu'on les a considérés au point de vue de la syntaxe moderne, au lieu de les envisager au point de vue de la syntaxe du xve siècle. La Monnoye et d'autres s'y sont trompés : le scribe de A a fait de même en mettant bonne grâce. Avec la syntaxe moderne, la conjonction copulative car (son nom l'indique) vint justifier de la pro- position précédemment énoncée : « N'envoyez plus promener les hommes, car, celle qui n'est pas belle ne saurait s'attirer leurs bonnes grâces mais leurs dédains. » Rie devenait alors un substantif, avec le sens de « moquerie » « raillerie ». Au xve s., au contraire, car devant un subjonctif-impératif, vient fortifier le sens du verbe (cf., ci-dessus, un exemple identique. Lais v. 107, note). Rie, comme l'a justement remar- qué Gaston Paris, n'est pas un substantif, mais le subjonctif présent du verbe rire. Et Gaston Paris de traduire : « Que celle qui n'est pas belle ne s'attire pas leur mauvaise humeur (aux hommes), mais leur fasse bonne mine. » (Rotnania, t. XXX (1901), p. 389.) En effet, laide viellesse n'attire pas l'amour, tandis que les jeunes femmes, même sans beauté, peuvent encore se concilier l'amour des hommes ; et, de fait, la chose se voit tous les jours. C'est là une vérité d'expérience que Lucrèce a exprimée dans les vers suivants, en parlant de ces amours que la raison ne s'explique pas :

Multimodis igitur pravas turpesque videmus Esse in deliciis, summoque in honore vigere.

{De rer. nat. IV, v. 1148-49.)

— La leçon maie ^race n'est pas douteuse et reste acquise. — Maie grâce a ici le même sens que dans la phrase suivante où il est question d'un misérable qui « tu pandu et estranglé » dans des circonstances affreuses : « Et pour vray dire, on lui portoit une très malle grâce, especiallement de plusieurs meurdres très orribles. » = On était animé de très mauvaises dispositions envers lui. Cf. Journal d'un bourgeois de Paris, p. 224, § 475.

^ 559- — ■ Pour ce que je ne nie puis mettre...

« Parce que je ne puis plus avoir cours, je ne puis plus me mettre en circulation pas plus que la monnaie qu'on décrie. » — Mettre, se mettre étaient le terme de style appliqué à la monnaie pour dire qu'elle avait

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