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190 FRANÇOIS VILLON

Toute sa teste estoit chenue... Moult estoit ja ses vis flestiz Qui fu jadis soés e plains, Or estoit toz de fronces pleins.

(T. Il, V. 544 et suiv., édit. L.). V. 514. — Oreilles pendantes, moussues,

qui rappelle ce vers de G. de Lorris : Les oreilles avoit mossues (T. II, p. 19, V. 355, édit. L.). L'éditeur remarque, à ce propos : « L'épithète « moussu » est souvent appliquée, au moyen âge, à des vieillards, pour désigner les rugosités de la peau du visage, et particulièrement des oreilles » (T. II, Notes, p. 298).

V. 515, — Levispally, mort et destains.

=z u Le visage pâli, mort et décoloré ». Il y a peut-être dans ce vers une réminiscence qui fait équivoque avec le vers 26 d'une ballade par- ticulièrement obscène de Deschamps, à laquelle on ne peut que ren- voyer « pale et destains ». Œuvres, t. VI, bal. 1105, p. 10.

V, 517. — C'est d' uniaiiieheaultéV issue !

Tous les mss. et tous les incunables donnent issue au singulier. Lon- gnon, à bon droit, avait reproduit cette graphie dans sa première édi- tion : depuis, cédant aux suggestions de G. Paris, il a écrit issues, dans sa seconde édition ; Vs finale d'issues étant commandée par la rime du vers 519 tontes bossues. — « Bossues » est en effet donné par ACFI, et les incunables Ye 245 et 246 : mais dans l'incunable Ye 247, on lit :

Des espaules toute bossue,

bossue se rapportant, non pas à espaules, mais à la belle Hëaulmière. L'incunable Ye 247 dérivant de /, on peut lui appliquer cette remarque de N. de Wailly parlant d'un médiocre ms. de Joinville utilisé par Dau- nou : « Tant il est vrai que le plus mauvais ms. peut souvent servir à corriger le meilleur. » (Hist. de saint Louis, p. XI, Préface). — M. Pou- let, dans l'édition de Villon donnée par Longnon et revue par lui (Paris, 1914), a imprimé la leçon issues, au pluriel, sans déclarer aux Variantes et Notes que la leçon unanime des mss. était issue, au singu- lier. Certes, il prévient bien le lecteur qu'il n'a relevé « que très excep- tionnellement les variantes de graphie » (p. 100) ; mais c'était là, semble-t-il, le cas de le faire ; car ce même lecteur, devant l'absence de toute variante et de toute note, est convaincu que les mss. donnent

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