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COMMENTAIRE ET NOTES l8»^

dans Jubinal, Nom'. Recueil, t. II, p. 260. Au contraire, Villon, dépei- gnant dans sa sensualité voluptueuse la belle Hëaulmiere, nous la montre ayant

hanches charnues

Eslevees, propres, faiclisses

A tenir amoureuses lisses (Test. 503-505).

A s'en tenir à la France du nord de la Loire, du xive à la fin du xv* siècle, on pourrait rapprocher des vers de Villon un virelav de Deschamps (Œuvres, t. IV, p. 8, virelay 154); un motet ano- nyme du xive s. (Recueil de motets des XII^ et XIII" s. par Gaston Raynaud, t. I, p. 17); toutes compositions se ressentant plus ou moins du Roman de l.i Rose ; une pièce assez médiocre de Pierre Dante, fr. 1719, fol. 145 vo ; fr. 1721, fol. 62 vo, publiée par Longnon d'après ces deux mss., f^ édit., p. 195 (existe également dans le fr. 2375, fol. 45) ; une description très circonstanciée d'une jeune beauté de qua- torze ans et demi dans le fr. 1149, fol. 1693-1 70a (Guil. de Machaut, Œuvres, 1. 1, v. 286-408) ; de même, dans la Vielle d'Ovide « translaté par maistre Jehan Lefevre, jadis procureur en Parlement » le portrait d'une jeune « pucelle » de seize ans (fol. 24'^ et ^'), et d'une vieille « hideuse et chanue « (fol. 21^) dans le fr. 881 ; enfin un charmant badinage (jocus) de Robert Gaguin sur une jeune hôtelière de Vernon, et qui lui a été durement reproché par des critiques mal informés (cf. mon édit. de Gaguin, Epistole et orationes, 1. 1, p. 161, n. i). Longnon, dans sa ire édit. a mis en lumière (p. 197, d'après le fr. 1104, fol.46vo) un blason en prose de la beauté des femmes qui doit dater de la fin du xve siècle et qui n'offre que de rares rapprochements avec le te.xte de Villon (la pièce existe également dans le fr. 2375, fol. 181 vo). — J. Houdoy qui a publié une étude sur La beauté des femmes dans la lit- térature et dans l'art du XII^ au XVI^ siècle (Paris, 1876, in-80) a ignoré l'existence des principaux textes qu'il avait à nous soumettre : il a bien cité le passage de Villon (p. 70) ; mais il s'est arrêté au vers 505 Petis tetins... sans se rendre compte que ces pudibonderies hors de sai- son, dans un ouvrage de cette nature, lui étaient une partie notable de son intérêt et de son utilité.

V. 509 et suiv. — Le front ridé, les cheveux gris... Ces vers se rattachent, par quelques traits particuliers, à la description de Viellesse de Guillaume de Lorris :

Moût estoit sa biauté gastee,

Moult estoit laide devenue.

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