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l86 FRANÇOIS VILLON

Lors s'en est Bel Acueil foïz, Et je remés essaboïz.

Or est il viort... Ce texte de J/ est la bonne leçon; en ancien français, l'inversion étant de rigueur, lorsque la phrase comnaence par un adverbe ou une locution adverbiale. De même au vers 1760 du Testament :

Or sont il\ mors...

Noz compaignons, que oùmes tant chiers,

Or sont il mort, nés i devoms laissier. Chanson de Roland {Extraits delà), édit. G. Paris (1899), v. 440-441.

Or est il mort, Dieu lui fasse pardon !

Deschamps, t. X (attrib. à), p. xxxvii, etc.

V. 492. — Je suis presque toute enragiee.

= « J'en perds presque entièrement le sens ; je suis comme folle. »

Quant cil l'oïrent, s'embronchent lor visage ; Veit le li reis, a poi que il n'esrage...

(peu s'en faut qu'il n'en perde le sens). Li Corommen:^ Looïs (édit. E. Langlois), p. 109, v. 2410-11.

— Comme le remarque G. Paris <( les vers si énergiques où la belle heaumière rappelle son amour enragé pour le « garçon » qui la rudoyait et auquel elle sacrifiait tout ont leurs traits correspondants exacts dans le Roman de la Rose. » François Villon, p. 106, n. i. Ces rapproche- ments ont été relevés dans naon volume Villon et Rabelais, p. 46 et suiv.

v. 493, — Qu'est devenu ce front poly...

Le vers est à rapprocher, pour le mouvement, de cet autre vers de VOspital d'Amours (fr. 833, fol. 16']^) :

Qu'est devenu ce doulx usage...

Quoi qu'ait pu dire un commentateur, Villon, dans ce huitain, a reproduit de très près, en employant souvent les mêmes mots et presque dans le même ordre, les vers suivants de Guillaume de Lorris qui, parlant de dame Oyseuse, la représente ainsi :

Cheveus otblonz...

Front reluisant, sorciz voutiz,

Li entriauz ne fu pas petiz,

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