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COMMENTAIRE ET NOTES 185

mains et l'a a terre gectee, puis luy dist : « Maulvaise putain, plaine de toute maulvaistié, or tenez, c'est le service que vous ai promis, car je vous ay promis huv a servir pour tout le pire chevalier qui soit en tout

le monde » Lors la traine par les tresses, par toute la chambre, la

bâtant et défoulant aux piez ; et elle luy crie adès pour Dieu mercy, en

plourant, qu'il eust pitié d'elle Et quant le chevalier l'ot bien

batue et defoulee, il la laissa, et s'est desparty de la chambre, et est venu en la sale ou il trouva les chevaliers et les barons qui jouovent par

mi la sale aux tables et aux echas y^ Le Conte du Papegaulx qui coii-

lieiit les premières aventures qui avindrent au bon roy Artus, fr. 2154 (xve s.), fol. 29 vo-30. — Ce conte se rattache aux romans en prose du cycle de la Table Ronde. Ce « chevalier du Papegau », malgré tous les torts de la « dame aux cheveux blons » qui d'ailleurs était « fee » (fol. 20) (ce qui nous tranquillise sur son sort) se comporte ici exacte- ment comme le u ribaut » de la Vieille du Roman de la Rose ou le « gar- son rusé » de la belle Hëaulmière. Le trait final n'y manque pas, et la réconciliation, la « paix » se fait ici dans les mêmes conditions. «... Si que ilz ont ordonné celle nuyt a démener leur déduit ensemble, et

désirent moult que la nuit viengne Et venus au lit de la dame

qui dormir ne povoit, ains l'atendoit a grant désir, et elle le reçut entre ses bras a grant solas et a grant déport : or est le chevalier de Papegau a grant joye et a grant déduit avec la dame aux cheveux blons. Hz se desduisent et solacent a grant joj'e sans contredit a leur vou- lenté... » fol. 55 vo-36. — Cet étrange chevalier n'est pas seul, dans ce roman, à comprendre ainsi ses devoirs de gentilhomme. Il en est im autre, au début du conte, qui est animé d'aussi mauvais instincts, mais qui est rudement mis à la raison par le bon roi Artus. « Et quant la dame vit le roy chevauchant avec la damoiselle, elle s'en vint vers luy, et sy luy dit : « Ha, franc chevalier, mercy pour Dieu ; aiez mercy de moy, sequeurés moy que je ne meure, et ne souffrez que ce chevalier me tue : il m'a occis mon amy a tort, et me veult occire. » Ainsi qu'elle n'ot pas bien la parolle finie, quant vint le chevalier haulcer l'espee contre mont pour ferir la dame ; mais le ro)^ se tray avant et escria au chevalier : « Sire chevalier, pour vostre courtoisie ne touchez a ceste dame ; car ce n'est pas honneur a chevalier qui rien vaille d'oc- cire dame ne damoiselle en tel guise... » Fr. 2154, fol. 2 v-3.

V. 485-486. — Or est il mort, passé trente ans, Et je remains vielle, chenue...

A rapprocher, pour le mouvement, ces deux vers du Roman de la Rose (t. II, v. 2950-51, édit. L.) :

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