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COMMENTAIRE ET NOTES I73

tion spéciale qu'il avait alors dans le langage de la galanterie. « Cy devant gist le corps d'un vaillant amoureux, jadis bien renommé, qui fut piteusement estrainé de sa dame, et qui receut d'elle si bonnes estraines, qu'il en est piteusement mort quinze jours après. Dieu en ayt l'cnie. » Le contexte ne laisse aucun doute sur le genre d'étrennes dont l'avait gratifié la dame. Martial d'Auvergne, A'AY/e Arrest d'Amours, sig. E. iib (édit. de Michel le Noir, s. d.). L'équivoque serait plus complète si Villon voulait faire entendre qu'il avait eftectivement poussé jusqu'à Rennes, et qu'il y avait porté la balle (cf. à ce propos la Notice biographique, p. 34). L'incertitude où l'on est de l'emploi de son temps pendant les cinq années qui suivirent son départ de Paris, autorise l'une et l'autre de ces hypothèses. Il est vraisemblable, sinon certain, qu'il avait dû faire bien des métiers sur sa route ; et, pour ma part, je serais porté à regarder comme autant d'allusions personnelles la plupart des traits de la ballade qui a pour refrain :

Tout aux tavernes et aux filles.

(Test. 1699.)

Quant à la tournure de phrase : Mais que j aye fait... = « pourvu que » (cf. plus loin la note au vers 467 du Testament) elle était cou- rante : « Ung jouvenceau se convertit a aller après Jhesucrist, et luy dit : « Je vous suiray, mes que je aye ensevely mon père. » Fr. 17068, fol. 78. « L'abbé et son religieux s'en sont retournez en leur monas- tère. Et en retournant, ilz encontrerent ung autre chevalier. Lequel promist a l'abbé, mais qu'il eust aucunes besoignes qu'il avoit a faire expédiées le plus tost qu'il pourroit, il entreroit en la religion. » Fr. 5, fol. 73^, etc.

��XLIII. — Ce monde ne dure qu'un temps. Croyons-nous tenir le bonheur qu'une catastrophe est là qui nous guette. Que cette idée soit pour toi un réconfort, pauvre vieillard, et puisses-tu y trouver une consolation dans ta misère !

v, 423. — Tous sommes souh^ mortel coutel .

Allusion, semble-t-il, à Damoclès qui, au milieu d'un festin, que lui donnait Denys le Tyran, leva les yeux et vit une épée nue suspendue par un crin de cheval au-dessus de sa tête. Il put apprécier ainsi à quoi tenait le prétendu bonheur des puissants de la terre, des riches pillards !

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