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lé8 FRANÇOIS VILLON

Fr. 12744, fol. 88 ro. (Ces trois poèmes, selon toute vraisemblance, sont postérieurs au Testament de Villon.)

V. 395-394. — Voire, ou soit de Constant inobles Ueinperieres au poing ciore:^ . . .

Il doit s'agir vraisemblablement d'Alphonse, comte d'Eu, dont Villon avait pu voir le tombeau dans la chapelle Saint-Martin de l'abbaye de Saint-Denis. Dans cette chapelle, il 3' avait alors une statue de cuivre doré et émaillé représentant au naturel le comte d'Eu. On y lisait une longue épitaphe dont voici le début : « Cy gist Alphons, jadis comte d'Eu, chambellan de France, qui fut fils a treshaut homme, tresbon et tresloyal chevalier, monsieur Jean de Bavne qui fut joy de Hierusalem et empereur de Constantinople. Et fut ledit Alphoiîs fils de treshaute dame Berengere, qui fut emperiere de Constantinoble... » Du Brcul (édit. Malingre), Les Antiquiteide la ville de Pa?75 (Paris, 1640, in-fol.), liv. IV, p. 30. « Ce tombeau, ajoute Du Breul, estoit eslevé en bosse d'un cuivre bien doré et émailié, avec plusieurs armoiries. Lequel fut rompu par les hérétiques aux premiers troubles. » Ihid., m. p.

^'- 395- ■ — Ou de France ly roy très nobles...

Quant au roi de France qui « batist églises et couvens », on reconnaît aussitôt saint Louis qui fut mis « en son temps » au rang des saints (onorez) par le pape Boniface VIII, en vertu de sa bulle du 11 août 1297. Louis IX étant mort à Tunisie 25 août 1270, à l'âge de cinquante-cinq ans, ses restes mortels avaient été rapportés en France et transférés en grande pompe à Saint-Denis, le 22 mai 1271. La châsse en argent doré du roi se voyait au troisième chœur de l'église et renfermait ses os (ossa carne niidata, écrit Gaguin (Conipendium (1501), fol. LXin). Le chef avait été remis à la Sainte Chapelle du Palais qu'il avait fondée, et l'une de ses côtes à Notre-Dame de Paris. Quant au cœur, il avait été déposé, avec les entrailles, à Montreale, en Sicile. Cf. le récit de Pri- mat, cité par Paul Me\'er : Rapport sur une mission littéraire en Angleterre, dans les Archives des missions scient, et lift., t. III, série II (1866), p. 272-274 et notes.

^'- 397- — Qui pour h' grans Dieux aoitre:^^...

ly grans Dieux aourei, « le grand Dieu » expression biblique : Deut. X, 17 ; Esdr., IV, 14 ; VIII, 6; Tob. XIII, i ; Job. XXXVI, 26 ; Psal., XLVII, 2 ; XCIV, 3, etc., etc.. Villon l'a employée ailleurs (variante) :

Et du grant Dieu soil nmnldit a ouUrance, Poi's. div., V, 51 (leçon de R).

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