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COMMENTAIRE ET NOTES 167

(apud Migne, Pahol. lat., t. CLXXI, col. 1442), ou dans cet alexandrin de La Fontaine :

Mieux vaut goujat debout qu'empereur enterré

dernier vers de La Matrone d'Ephèse, et qui est une adaptation de ce verset de VEccIésiaste : Melior est caiiis vivus leone mortuo (IX, 4),

Aussitôt meurt servant que maistre

écrit Martial d'Auvergne (Zfl Dance des femmes, tr. 25434, fol. 70 v, réminiscence possible du vers de Villon, et qu'on retrouve comme vers-proverbe à la fin du huitain relatif à la Cbamheriere, dans les Heures de Simon Vostre (septembre 1498).

Car aussitost meurent jeunes que vieulx !

Fr. 2206, fol. 186 vo (refrain de la ballade). Mais il en est autrement, semble-t-il, dans le présent cas.

V. 391. — - De ceste vie cy bouffe^.

Bouffer, au sens propre est <( manger goulûment, avaler les morceaux, les faire disparaître » ; ici, au figuré « ravir brusquement », comme dans le vers 222 du Testament : Soudainement il le ravit, en parlant du tisserand qui fait disparaître avec « l'ardente paille » qu'il tient « en son poing » les bouts de fils qui saillent de la toile. — Lamartine dira plus noblement : « Dans la nuit éternelle emportés sans retour. » Le Lac, V. 2.

V. 392. — Autant en emporte ly vens

rappelle ce vers de Dangiers :

Pas tant cum emporte li vens.

Roman de la Rose, t. III, p. 51, v. 15241.

Trop bien oyons blasmer les vices. Mais autant emporte le vent.

Cy s'ensuit une moralité Jaitte au collège de Navarre, a Paris, pour le jour saint Anthoine, Van 1426, a cinq personnages, fr. 25547, fol. 313. — Le vers de Villon se retrouve textuellement dans Le jugement du povre triste Amant hanny (pièce anonyme non datée du xye siècle), Romania, t. XXXIV (1905), V. 1016 ; et dans L'Amant rendu cordelier... (édit. Montaiglon), v. 1701, et sert de refrain à cette chanson du xv^ siècle :

Gentilz gallans adventureux Qui en amours plaisir prenez...

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