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COMMENTAIRE ET NOTES 163

pâlit, comparée à celle des Dames du temps jadis. Sainte-Beuve, toute- fois, n'en faisait pas fî, et il l'apprécie en ces termes : « Puisque Char- lemagne, dit-il, ce dernier grand type héroïque en vue à l'horizon et qui domine tout le moyen âge avait lui-même payé le tribut mortel, les moindres que lui, les rois et les princes du siècle présent, avaient bien pu mourir, » Causeries du lundi, t. XIV (1858), p. 300.

On a souvent rapproché les vers de Villon de la pièce célèbre de Jacopone da Todi : Cur ntuiidus militât sub vana gloria, et qui date du xiiie siècle. En voici une autre, bien moins connue, qui semble en dériver. Elle est empruntée à un ms. de Saint- Victor, aujourd'hui à la Bibl. nationale, lat. 15 165 (xv^ s.) :

Prosa in officia mortuorum (avec musique notée) :

Audi tellus, audi magni maris nymbus,

Audi omne quod vivit sub sole.

Hujus mundi decus et gloria

Tam sunt falsa quam transitoria.

Quod testantur hec temporalia

Non ni uno statu manentia.

Nil arcium valet profunditas,

Nichil prodest magna nobilitas,

Nichil juvat regalis dignitas

NuUum salvet corporis quantitas.

Sic nec prodest genus aut species,

Sed ruunt ut a sole glacies.

Cum Helena Paris pulcherrimus

Aut Achilles ubi magnanimus ?

Ubi Plato, ubi Porphirius ?

Ubi TuUius et Virgilius ?

Ubi Diogenes, Empedocles,

Aut egregius Aristoteles ?

Alexander ubi rex maximus,

Ubi Hector Troje fortissimus ?

Ubi David, vir [quam] ditissimus

Ubi Absalon, vir pulcherrimus ?

Transierunt leges mortalium

Per unius momenti spatium.

Pie Deus, rector fidelium,

Fac te nobis semper propicium,

Cum de malis fiât judicium.

Amen.

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