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COMMENTAIRE ET NOTES I57

gastent le langage, et ne parlent jamais bien. Pour conclusion, je dis qu'on doit acouter chacun mot comment il sonne en commun langage de la court de France et de Bourgoigne, et ainsy l'espellir, sans regarder au latin. » Bibl. Sainte-Geneviève, Œ(i5 s.) 325', fol. 185^0. (La date de la composition (1503) de ce très rare volume est indiquée au feuillet sig. P5.). Le fr. 24316 de la Bibl. nat. est postérieur à l'imprimé.

^'- 359- — 5"' qiidtre ans tint le papaliste.

= la papauté. Le mot « papalité » se rencontre plus fréquemment. « Le pape tint la papalité sept ans. » Chronique scand., t. H, p. 166. — « Donné a Romme aux sains appostles, es ydes de février, la viii= de nostre papalité. » Moustrelet, Chroniques, t. IV, p. 235. — Papaliste Gt papalité sont synonymes, comme papauté et pontificat (temps pendant lequel un pape règne. Littré). On trouve également papat (Du Gange) €t papal, pappal avec le même sens. « Tiers du papal nostre sainct Père le pappe Pius second. » Sébastien Mamerot, Prologue des neuf Preties. Gf. Romania,t. XXXVII (1908), p. 532; (pappal, p. 553). Un livre intitulé le Papaliste fut enluminé et historié par Jean Bourdichon, vers 1480, pour le roi Louis XL Douët d'Arcq, Comptes de Vhôtel, p. 365, et Delisle, Le Cabinet des Mss., 1. 1 p. 76, et n. 4.

V. 563. — Et Charles septiesme le bon?

L'épithète bon (de même aux vers 370; 381 ; 383) a le sens de « vaillant, brave à la guerre » (cf. ci-dessus Test. 69, notes). Sans exclure l'idée de bonté que Scliwob a le tort, je crois, d'y voir exclusive- ment (Réd. et Notes, p. 14), c'est ici l'idée de vaillance qui domine. Gertes, lorsqu'au Test. (y. 56), Villon écrit : El Loys, le bon roy de France, c'est tout d'abord la « bonté » de Louis XI qu'il a en vue. Il n'était rien moins que bon, tant s'en faut, mais il l'avait « franchy de vile puissance » (v. 54) ; et Villon lui était, en somme, redevable de la vie. De même pour « Gharles septiesme le bon » dont la bonté ne fut pas toujours la qualité dominante (on connaît sa conduite envers Jacques Gœur et Jeanne d'Arc); mais il avait en 1456 fait délivrer en faveur de Villon deux lettres de rémission qui l'avaient vraisemblablement sauvé du gibet. G'en était assez pour que ce dernier qualifiât de « bon M le roi qui lui avait « imparti sa grâce ». D'ailleurs cette épi- thète de bon est une simple formule dont on fait précéder le nom des rois, et qui, la plupart du temps, ne tire pas à conséquence : le tort de certains commentateurs est d'avoir voulu en faire particulièrement état. Lorsque Jean Jouvenel des Ursins, évêque de Laon, nous parle du « bon

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