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152 FRANÇOIS VILLON

croire que Villon est allé prendre là ses héroïnes. Dans cette geste, Aélis marie son fils Hervi à Biautrix : celle-ci est donc la bru d'Aélis, et Aélis sa belle-mère. Le [frère de Biautrix est père de Berthe « au grant pié », donc cette dernière est la nièce de Biautrix, et celle-ci sa tante. Par suite un lieu de parenté unit ces trois femmes dont les noms ne sont nullement jetés au hasard, comme ou a paru le croire. En les prenant dans l'ordre du vers de Villon, Berthe « au grant pié » est la nièce de Biétrix qui est la bru d'Aélis. — Pour le détail, cf. Sources, no II.

V. 349. — Et Jehannela bonne Lorraine.

Jeanne d'Arc était française, elle n'était pas lorraine, mais des Marches de Lorraine. L'erreur de Villon est des plus excusables, puisqu 'aujourd'hui encore certains érudits — bien à tort, du reste — agitent la question de savoir si Jeanne était lorraine ou champenoise. « Les recherches de Vallet de Viri ville, les résultats condensés par M. Wallon, l'enquête plus récente de Siméon Luce, ont établi qu'à ce moment du xv^ siècle le groupe d'habitations connu sous le nom global de Domremy se trouvait scindé en deux sections inégales. L'une, la plus considérable, dépendait alors pour la châtellenie de Gondrecourt, du Barrois mouvant. L'autre, la moindre, avec tout ou partie du village de Greux, limitrophe et tout voisin, relevait par le bailliage de Chaumont- en-Bassigny, du territoire directement français. Le cours d'un ruisseau, affluent de la Meuse, aurait servi de limite et strié ainsi le village entre Champagne et Barrois. En tout cas, c'est dans cette seconde section de Domremy, la section strictement française, que se trouvait située l'habi- tation de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée, père et mère de Jeanne,, habitation où la libératrice de la France vint au monde, comme ou le croit, le 6 janvier 1412.

« ...Il existe un certain nombre de témoignages contre lesquels rien ne peut prévaloir et qui mettent cette thèse au-dessus de toute discus- sion. Le texte officiel de l'interrogatoire auquel Jeanne d'Arc fut sou- mise à Rouen (no 4 des soixante-dix articles de l'interrogatoire définitif, séance du mercredi 28 mars 143 1); le texte officiel de lettres d'ano- blissement de la famille d'Arc, en date de décembre 1429 ; le texte officiel de la décharge d'impôts accordée aux habitants de Domremy et de Greux, en date du 31 juillet 1429, contiennent tous trois l'indéniable et administrative mention que le lieu natal de la Pucelle dépendait du baiUiage français de Chaumont-en-Bassigny, et, ajoute l'un d'eux, d'une des prévôtés de ce bailliage, de la prévôté d'Andelot. « Lefèvre-Ponta-

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