150 FRANÇOIS VILLON
ancien provençal). Cf. Brunot qui cite ce vers de Villon. Précis de grammaire hist. de la langue franç. (1894), p. 613-614.
V. 331. — Archipiada, ne Thaïs.
Archipiada. — Cette leçon est donnée par IPR, et désigne l'athénien Alcibiade. Sur cette étrange méprise qu'a dissipée, le premier, M. E. Langlois, cf. Sources, no II. — La leçon Archipiada a été préférée ici aux autres leçons des mss., comme l'avaient déjà fait G. Paris et E. Langlois dans leur Chrestomathie du moyen âge (1897), p. 273, et avant eux, La Monnoye (cf. les variantes), pour sa désinence qui devait paraître à Villon plus féminine. Comme, dans la pensée de Villon, il s'agit d'une femme, la leçon Archipiadé A qui correspond à la première déclinaison grecque des noms féminins en η, comme Archipiada à celle des noms féminins en α pourrait également être adoptée, de préférence à Archipiadés C ; Archipyadés F dont la désinence est celle des noms masculins grecs en ηζ de la première déclinaison. De même en latin, les noms venus du grec, en a et e sont féminins, ceux en es, masculins.
Ne Thaïs. De même que Flora était au moyen âge le type de la courtisane (cf. Sources, no II), Thaïs était également celui des femmes de mauvaise vie.
Nicolas Ory, rémois, élu sur le fait des aides, et correspondant de Robert Gaguin, emploie le mot dans ce sens, dans sa poésie ad Thaîdes, où l'on relève ces vers :
Haud pudet humanis oculis nudare mamillas.
Et pungi teneras, ungue rigente, nates.
(Sig. CVIvo) ; et
dans une autre pièce in Petrum amatorem :
Petre, quid insanis quam Thaïda turpius ardes,
Membra sub obscoenis subjicit illa viris.
Nicolai Horii remensis... Poemata nova... Lyon, 1507, in-fol. (Bibl.
nat. Rés. gYc 583).
ne Thaïs. Cf. la note au vers 329.
v. 332. — Qui fut sa cousine germaine.
Avarice est de la cort dame.
Et Convoitise la sorfete
Qui est sa cosine germaine.
(Rustebeuf; p. 173, v. 177 ; et 184-185.)
