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Il y a là, très vraîsemblablement, un souvenir d’enfance de Villon qui devait se rappeler les terribles exploits des loups aux portes de Paris, dans l’automne et l’hiver de l’année 1439 ; ^^ peut-être avait-il vu le terrible Courtaut qu’on réussit à prendre vivant et qui fut mené à travers la ville, sur une brouette ; et que chacun, quittant sa besogne, venait contempler. Cf. le Journal d’un bourgeois de Paris, sous l’année 1439, P— 148-149, et la note 1 de cette dernière page.

se vivre. — Le verbe vivre, comme beaucoup de verbes neutres, pouvait indifféremment prendre ou ne pas prendre la forme réfléchie. C’est ainsi que BCI donnent vivent sans se.

Et se font povre, et si se vivent
Des bons morseaus delicieus.
(Le Roman de la Rose, t. III, v. 1 1044-45.)

Dans le Testament, Villon emploie la forme vivre, v. 1493.

Nous convient desjeuner de vent
En mourant de fain et de soif.

Farce moralisee a quatre personiiaiijes, dans E. Picot et Ch. Nyrop, Nouveau recueil de Farces françaises des XV^ et XVl^ s., p. 159, v. 345346.

V. 14-15. — Me vint ung vouloir de brisier
La très amoureuse prison

« De brisier prison », rubrique LXXXVIII du livre 1er des Établissements de saint Louis (édit. Paul Viollet, Paris, 1881), t. II, p. 144. — Brisier prison = « s’en aller de la prison." Ibid., t. II, p, 145. Le Munier, incarcéré « a brisié les prisons », = s’est enfui. Le Prisonnier déconforté, fr. 19965, publié par M. P. Champion (Paris, 1908, in-80), p. 84. On disait aussi « brisier mariage » ; lat. 12811, fol. xxviii (ms. du xve s.):dans le style courant, on trouve « brisier les jeusnes de caresme » ; Guy de Roye, Doctrinal, fr. 1055, fol. 38 r° (de même fr. 1035, fol. 8), et aussi « rompre le jeune » ; fr. 1990, fol. 13 ; de même « brisier les trêves »; fr. 1368, fol. 162c ; et aussi « rompre les trêves ». Ibid., m. f. etc. — Prison, dans le langage amoureux du temps, est synonyme de fers, liens, comme on dira au xviie siècle, et se rencontre couramment dans les romans de chevalerie : « Et pour ce, dist Amours, y venra il plus voulentiers, car il a assenti la doulceur du baisier et de l’acoUer, sy sera en vostre prison si fort qu’il n’est rien au monde que… » Le conte du Papegaulx qui contient les premières aventures qui avindrent an bon roy Artus, fr. 2154 (e s.), fol. 28 vo.