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COMMENTAIRE ET NOTES I39

V. 279. — Lésantes desqueJ:^ Dieu embrasse !

— Embrasse est au subjonctif-optatif : la phrase est une sorte d'aparté et correspond à l'expression de style : « Que Dieu absoUe », « cui Dieu pardoint 1 » qui ne s'employait que pour les personnes trépassées.

V. 280. — On n^y voit couronnes ne ceptres !

Cette déclaration qui clôt le huitain est nette et catégorique. Villon est pauvre et de petite extraction. Il ne faut donc pas le rattacher à des familles nobles dont il porterait par hasard le nom, comme cet Etienne de Villion, chevalier, et Philippe, son épouse ; ou ce Girjrd de Villion et aussi « Villon », chevalier, de la Maison de Chaufailly (1517). Dom Bétencourt, Koms féodaux ou noms de ceux qui ont tenu fiefs en France (Paris, 1867), t. IV, p. 206. Cf. la Kolice biographique en tète de cette édition.

XXXVI. — Souvent, dans des moments de dépression morale, Villon s'abandonne aux tristes regrets que lui cause sa pauvreté : son cueur vient alors le réconforter et lui démontre qu'il vaut mieux vivre pauvre « soubz gros bureau », qu'avoir été un puissant seigneur comrne Jacques Cœur, et pourrir ensuite « soubz riche tombeau ».

V. 282. — Souventesfois me dit le cuer.

« Leur jugement... souventes fois leur dit. » Christine de Pisan, Le Livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles, fr. 10143, fol. 10. v. 284. — Et ne demaine tel douleur.

Grant dolor en son cuer demaine. Rustebeuf, p. 104, v. 129.

Ceste dolor ne démenez tant fort. Chanson de Roland (exlnnis de la) pub. par G. Paris (1899), p. 112, v. 757. — Démener a ici le sens de « manifester ». v. 285. — Se tu n'as tant qu'cust faques Cuer.

Leçon de C/ contre AF qui donne : Se tu n'as tant que Jaques Cuer. La leçon de CI semble préférable, parce que Villon n'était certaine- ment pas sans avoir entendu parler du procès retentissant de Jacques

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